Croire

Croire

26 juin 2024 Non Par Paul Rassat

«  Croire vient du latin credo signifiant «  je donne ma confiance… » Une partie de l’étymologie «  désigne une force magique suscitant une espérance justifiée : ce que le croyant donne est payé de retour, au-delà même du temps humain et des attentes raisonnables. » Odon Vallet in Petit lexique des mots essentiels. Au début du premier quinquennat d’ Emmanuel Macron, Talpa avait écrit au Président afin de pointer cette notion de confiance essentielle entre le peuple et lui. Le message est demeuré sans réponse, ni à Talpa, ni au peuple. Celui-ci s’estimant berné par des arguments comme le ruissellement, les premiers de cordée, se détourne d’une rationalisation fermée sur elle-même pour se jeter dans la croyance. La dimension «  magique » de celle-ci pourrait le sauver !

Croire et savoir

Cette croyance en un irrationnel a peu à peu fait son chemin. Toutes les polémiques liées au confinement, au vaccin, au port du masque, aux théories du professeur Raoult ont amplifié ce besoin de croire en quelque chose. Parallèlement le savoir des premiers de cordée ne faisait pas preuve de son efficacité pour résoudre les problèmes des Français confondus avec des chiffres, des statistiques, des mesures administratives.

Confusion

Certain(e)s se félicitaient de l’élection d’ Emmanuel Macron car son épouse était plus âgée que lui. Enfin une revanche ! Ceux qui, via tik tok, admirent le physique de Bardella, montrent le même niveau d’absence de réflexion et d’esprit critique. Le magique finit par l’emporter parce que le savoir et la connaissance sont détournés, dévoyés par celles et ceux qui briguent ou détiennent le pouvoir.  Savoir et croyance finissent par se valoir. Et comme il est plus facile de croire que de se renseigner, d’analyser pour bâtir un savoir personnel, la croyance submerge la connaissance. La dissolution et le calendrier très resserré qui l’accompagne ne font que renforcer le choc entre le rationnel et l’irrationnel, au bénéfice du second.

Discrétionnaire

Le pouvoir de dissoudre l’Assemblée est «  discrétionnaire ». Voici une définition de cet adjectif : «  Pouvoir absolu, sur lequel ne s’exerce aucun contrôle, laissé au bon plaisir de celui qui le possède. » Peut-être serait-il temps de revoir notre Constitution pour la rendre plus démocratique.