Devise

Devise : « Courte formule exprimant un sentiment, une pensée, une attitude, un mot d’ordre résumant une règle de conduite ou un idéal. » Il est amusant de remonter à l’étymologie du mot. Le verbe latin dividere a donné diviser, partager, mais aussi répartir, organiser. La division du travail, relève Alain Rey, est liée à son organisation. Quoique… À y bien réfléchir, cette division relève-t-elle de l’organisation ou bien de l’exploitation ? La même source étymologique a donné le verbe deviser et la devise.

Dépasser

Ainsi les mots peuvent séparer ou réunir. La devise réunit autour d’une même formule partagée par toutes et tous. On notera que la devise française-Liberté, Égalité, Fraternité- est composée de trois termes, à l’image de la Trinité religieuse. Le père est le Fils, le Fils est le Père et l’Esprit Saint est indissociable des deux Autres, qui sont lui-même. Il en va ainsi de la devise française. Séparer les trois mots qui la composent n’a aucun sens. Déclarer que l’égalité est plus de gauche et la liberté davantage de droite, comme le candidat Macron le déclarait à des élèves, est une hérésie. Que telle journaliste demande à un invité lequel des trois mots il préfère est un non sens.

Oxymore

À en croire un candidat devenu Président ou une journaliste stakhanoviste, les composants de notre devise seraient opposables, comme le droit au logement. Il convient plutôt de considérer leur association comme un oxymore transcendant chacun pris séparément. Toujours cet espoir «  Le tout est supérieur à la somme des parties. » Il faut parfois savoir passer du calcul aux mathématiques. Celles-ci incluent l’intuition et la poésie.

Nicolas Sarkozy avait parlé de politique de civilisation. Ce truisme réalisé eût constitué une sorte d’oxymore puisque la politique oppose et divise dans la lutte pour le pouvoir et que la civilisation est un partage.