Entreteneur

L’entreteneur entretient. Autrefois l’entreteneur parmi d’autres sujets d’attention, pouvait entretenir une femme. Ce sens est passé de mode. Extrapolons : l’entreteneur d’aujourd’hui s’entretient avec des interlocuteurs. Ce faisant, il les entretient et enrichit dans le même mouvement ses connaissances, sa curiosité. Bien mené, cet exercice social et intellectuel développe les facultés des deux personnes en conversation.  Il peut en résulter un livre.

En voici trois.

Joseph Paleni

Joseph Paléni a officié pendant vingt-cinq ans à la tête de l’Auditorium Seynod. Le livre né de nos entretiens dans son jardin, chant des oiseaux inclus, se nomme «  Elle est vraie ton histoire ou c’est du théâtre ? » Ce qui pourrait laisser penser que le théâtre n’est pas vrai alors que c’est l’inverse : il est plus vrai que vrai. Avec Joseph Paleni, le théâtre est la vie. Il est profondément ancré dans la société, s’en nourrit et la nourrit en retour. On notera au fil des pages de grands noms, dont Gabriel Monnet, Michel Vinaver, Jean Dasté, Alain Cuny parmi bien d’autres. L’histoire de Joseph est vraie, c’est du théâtre et c’est la vie.

Chantal Deruaz

Chantal ou l’art naturel d’être soi. D’être authentique. Jouer avec Michel Bouquet ? Imposer son point de vue à un metteur en scène ? Facile. Il suffit d’être vraie, authentique ! De son jeu, de sa personne, Michel Azama écrit : «  Chantal était bouleversante. Elle emmenait le public dans les larmes et le basculait  dans le rire en quelques secondes. Le texte suintait de toute sa personne, on aurait dit qu elle’l’inventait à la minute où  elle le proférait. Sa présence incandescente nous emmenait très loin dans l’émotion. Ce serait peu de dire qu elle portait ce texte : elle le réinventait, l’habitait, totalement, plus vraie que vraie. » Ses amies, parmi lesquelles Dominique Valadié apportent leur témoignage dans ce livre authentique.

Patrick Agnellet

Une première rencontre, il y a déjà quelques années m’avait laissé un souvenir, comme une sorte de graine à faire germer. Lorsque nous nous sommes revus à l’invitation de Benoît Vidal, j’ai rappelé à Patrick Agnellet : «  Vous m’aviez dit que vous auriez aimé être sculpteur. » Interdit quelques secondes, il me répond « Vous vous souvenez de ça ! »  Le fil reprenait naturellement. Il a brodé un livret qui traite d’inspiration, de sensibilité.

Peu communs

Ces trois livres peu communs ont ceci en partage qu’ils traitent de nos moteurs, de ce qui nous meut, nous anime profondément. Ces inspirations, ces émotions qui ne sont ni ajoutées, ni feintes mais qui nous portent.