Europe

Europe

16 mai 2022 Non Par Paul Rassat

L’Europe tangue. Elle bouge, se redéfinit au gré des conflits. Peut-être avions-nous passé trop rapidement l’étape de la mondialisation sans avoir arrimé suffisamment l’Europe. Ni les territoires qui la composent. Il est vrai que le plus significatif se passe en général aux frontières, aux limites, aux bornes que l’on dépasse ou non.

La tourmente

Prise dans la tourmente actuelle, l’Europe doit se redéfinir. Il s’agit de vaincre les nationalismes réducteurs. D’asseoir des bases démocratiques permettant l’ouverture au monde. La culture y a son rôle à jouer, déterminant car elle peut rapprocher les peuples au lieu de les séparer, à condition que l’on en fasse bon usage. La complexité est la dimension inévitable de nos vies, de nos structures. Fuyez celles et ceux qui vous disent « C’est simple, je vais vous expliquer. » Ils vous servent toujours la même sauce réduite depuis longtemps au fond de leur casserole intellectuelle ou politique.

 Demain l’Europe 

L’association « Les Amis de Vicenza » a réalisé un document vidéo à partir du texte de Jean-François Billeter Demain l’Europe paru aux éditions Allia en 2019. L’auteur est philosophe, suisse, sinologue, spécialiste de Tchouang-Tseu. Au risque de caricaturer sa pensée, en voici un aperçu. Partir de l’observation de soi, de son corps pour en acquérir une maîtrise qui, unie à l’esprit, permette de répondre à une nécessité intérieure et de la réaliser. C’est la définition de la liberté. Une liberté harmonieuse, épanouissante, reliant toutes les dimensions : intérieure, extérieure, personnelle, sociale, unissant le corps et l’esprit. La vidéo réalisée par Les Amis de Vicenza repose sur un court extrait de Demain l’Europe. Le texte de Billeter comporte une quarantaine de pages d’une densité remarquable, comme tous ses écrits.

À réfléchir

Demain l’Europe est une base de réflexion que chacun peut se donner. Chacun, en effet, est capable d’observation. Ce que l’on appelle communément le bon sens est en général dévoyé et repose sur des préjugés, des raisonnements prémâchés, des clichés qui conduisent aux manipulations. Retrouvons les vertus de l’observation prônées par la philosophie. Réapprenons à être nous-mêmes, c’est-à-dire à risquer de réfléchir à partir de ce que nous observons et non de ce que l’on nous met dans le crâne.