Expo Photo

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15 octobre 2024 Non Par Paul Rassat

Rives et Horizons, expo photo  de Muriel Sornay, Jeremy Calvo et Eric Monvoisin à Sevrier, du 14 au 20 octobre 2024.

Discussion à la volée avec Éric Monvoisin .

On en prend plein la vue à la chapelle Sixtine, mais l’émotion est plus dense devant un tableau du Caravage ?

Oui, ça vient de sa façon de traiter la lumière, le clair-obscur. Tu rentres dans une église et tu vois une scène hyper contemporaine qui peut paraître banale. Des gens autour d’une table. Ils discutent, les expressions des visages sont très fortes, et puis cette lumière qui accentue la position des personnages !

Tes photos représentent des scènes banales mises en valeur par la lumière que tu captes. Elle participe à une simplification, à une stylisation.

Au point que certains y voient une influence japonisante. Je représente l’anonyme dont l’anonymat porte une particularité. Les spectateurs plongent dans la photo et cherchent à se raconter une histoire.

Sous l’équilibre apparent perce un déséquilibre bienvenu qui interroge, laisse en suspens et apporte quelque chose qui aurait à voir avec un mystère poétique. Chaque personnage pose une question. Le hors champ, hors cadre participe de ce mystère.

Jeremy, Eric, Muriel

Le détail…et l’ensemble

Parfois la particularité de la photo vient d’un tout petit détail. Comme ce « Sortie de secours » en plein air, au bord du lac. Ce petit détail qui fait entrer en profondeur dans la réalité.

À propos de détail, se reporter à Daniel Arasse dans «  Le détail » : il souligne la différence entre la mécanique du tableau, «  proprement matériel », et la machine, « l’opération intellectuelle par laquelle le peintre conçoit la disposition, c’est-à-dire l’arrangement des pièces du tableau. » . Photographier ne consiste pas à viser et à appuyer sur un bouton, c’est une opération intellectuelle.

Plonger dans la photo

Arrêt devant une photo représentant le grand plongeoir d’Annecy qui ressemble à un bateau. C’est un bateau qui arrive à quai ! Et le grain de la photo participe à la faire ressembler à un dessin. On y voit un bonhomme pris comme un écureuil dans sa cage, Sisyphe, les portes de l’enfer. La stylisation, le minimalisme recherché laissent place à l’imagination du visiteur.