Face

Face

19 février 2024 Non Par Paul Rassat

 « Facies, aspect de la face » Du lat. class. facies « forme extérieure, aspect général, figure, physionomie. » La face la plus connue et mystérieuse étant la Sainte Face, la face du Christ qui, lui aussi, déjà, aurait été victime d’un contrôle au facies effectué par les Romains.

Toujours est-il que la face nous envahit puisque quand nous ne sommes pas sur, nous nous trouvons face à. Une experte, à moins que ce ne fût une spécialiste, disait à la radio «  Nous sommes face à… » Elle parlait de la situation au Moyen Orient. Ce face à pourrait laisser croire que nous sommes extérieurs à un problème que nous devons affronter. Or, ce problème nous touche à l’intérieur. Que nous le voulions ou non, nous en sommes partie prenante. Cette manie d’être face à ou sur est un bidouillage linguistique qui tendrait à nous exonérer de nos responsabilités et à nous extraire artificiellement de la réalité.

Face à et nez à nez

Si la face fricote avec le faciès et si nous sommes face à, c’est que nous sommes nez à nez. Et parfois, ça pue ! Alors on se pince le nez et on aère en disséquant le problème. «  Machin a dit ceci, il aurait dû dire cela. Bidule s’est abstenu… Truc prend position. » Et on perd ainsi de vue l’ensemble de la situation qui crée problème. Postures, jeux de pouvoir, inertie des systèmes de pensée et des rapports politiques. On se renvoie la balle, on botte en touche et l’imbécile regarde le doigt même par les nuits sans lune.

Et au Moyen Orient ?

Au Moyen Orient Palestiniens et Israéliens n’en sont plus, depuis longtemps, au face à face. Ils en sont venus aux mains jusqu’au sang. Il sera difficile d’en faire disparaître les taches et de voir un jour le bout des tunnels.