Georges Sprungli, le mouvement dans la re-présentation

Georges Sprungli, le mouvement dans la re-présentation

27 mars 2022 Non Par Paul Rassat

Exposition Georges Sprungli. 25 mars / 17 avril 2022 Forum Exposition Bonlieu Annecy.

Texte de présentation de la main de Georges Sprungli

Une période tourmentée et décisive

Comme tout gamin à l’école, je devais dessiner.

J’aimais cette activité. Plus encore que la parole, elle était mon moyen d’expression, voire de communication. Cette faculté n’échappait à personne, de la plus petite classe à la plus grande. Les années passèrent et n’altérèrent ni mes dons, ni ma curiosité pour l’art. Engagé dans les Écoles d’Art, je m’imaginais entrer dans la Cour des Grands !

Hélas !

Les musées, les expositions, heureusement, pallièrent cette lacune. Au milieu des artistes j’avais trouvé ma place. À leur contact, je m’interrogeais sur mes prétentions artistiques. Je fus surtout confronté au rôle de la représentation dans la création artistique. Mon âme ne manquant pas de sensibilité, je devais trouver un moyen de concilier émotion et liberté d’expression. Pour un garçon appliqué, c’était une révolution qui se matérialisera même par de l’abstraction. Face à un tel tourbillon d’interrogations, seule ma « province » me montrerait la voie. Délaissant l’agitation de la capitale, je vins chercher quelque stabilité sur les rives de « mon » lac.

Composer

Mes ambitions artistiques étaient intactes. Ayant toujours voulu offrir l’image d’une peinture gaie et chaleureuse, il m’a paru difficile d’associer deux exigences. Pourtant je pense avoir trouvé un compromis où la « représentativité », chère à l’adolescent que j’étais, n’est pas absente pour autant.

Nos paysages préalpins idylliques n’incitent pas à une grande vigilance picturale, pas plus que ne le ferait un beau visage de femme d’ailleurs.

En conclusion, combien de fois ne me suis-je pas dit : « De la rigueur, l’Art est avant tout une re-création. »

                                       Georges Sprungli           2 février 2022

[ Les titres de paragraphes ont été ajoutés par Talpa]

Visite d’atelier

Voici quelques extraits d’une visite à l’atelier de Georges Sprungli, il y a trois ans environ.

Vous êtes musicien aussi. On sent un rythme dans votre travail.

Quand on est vraiment impliqué, c’est toute une aventure  qui se propose, qui va se déployer. Composer une peinture sur une surface, c’est déjà décorer celle-ci. Pour moi portraitiste, ça veut dire que le portrait doit être agréable à regarder, sans qu’il soit une photo, mais que de loin aussi on reconnaisse le sujet. Avant tout, le portrait doit être décoratif.

Le jeu des rythmes

Je ne dois jamais oublier l’importance de la composition, le jeu de rythmes, de couleurs, de contrastes, une forme d’originalité – qui ne peut être que la mienne – .

Pour que mon panorama soit à la hauteur de la ville, il a fallu que je me demande ce qu’est l’art, ce qu’est une représentation artistique. Combien de fois mes élèves ont souhaité représenter le lac en aquarelle ! Le 1° impératif à toujours été : pas de carte postale !

Pour peindre quelque chose de cette dimension, c’est comme pour écrire un discours : il ne faut pas perdre le fil de sa pensée. Ici, c’est la beauté du fond du lac, avec la ville qui est sur son verrou, toutes les falaises qui ont été érodées depuis la présence d’un glacier. Il s’agit d’un lac alpin, enserré dans ses montagnes. La couleur de l’eau !