Jane Norbury

Jane Norbury

14 juillet 2023 Non Par Paul Rassat

Déambulation esthétique et neuronale très libre autour des œuvres de Jane Norbury. Elles sont installées à Cluny jusqu’au 16 juillet 2023 dans le cadre de  Fibre sensible. Pour cette exposition, le chiffre 3 est à l’honneur.  Trois artistes. Des séries de trois œuvres. Dans Mensonge romantique et vérité romanesque, René Girard écrit qu’à deux on est toujours trois. Le couple et une tierce personne donnent le vaudeville. Don Quichotte, Dulcinée et la chevalerie produisent un roman…

Trois

Les trois Parques, la naissance, la vie, la mort. La Trinité. La matière, l’esprit et ce qui naît de l’union des deux, que l’on retrouve dans les Annonciations. Cette trinité, Jane la représente ici par l’intermédiaire de trois anneaux lancés et immobilisés dans un mouvement perpétuel, tels le plongeur de Paestum. Anneaux, berceaux qui font penser à un Moïse flottant sur les eaux et, par capillarité, aux migrants sur les flots. La dimension minimaliste ouvre à une infinité d’interprétations.

Épousailles

Chacun de ces anneaux – sphincters – est formé de deux pièces superposées et de couleurs différentes. Elles cherchent à s’épouser mais subsistent entre elles des interstices, des différences, des failles. Vers quoi naviguent ces trois pièces  évidées en leur centre ?

Rencontre

 Plus loin, Jane a installé trois autres pièces qui, de conception presque opposée répondent aux Passeuses. Excroissances, volumes qui éclatent et laissent, chacune, apparaître un vide central. Un orifice. Le mouvement est incertain : entrée ou sortie ? La force de ces réalisations réside dans leur assise à trois pieds. On y entrevoit des formes animales et l’appel de la sensualité. Fentes, failles, raies où se joue la rencontre esthétique, amoureuse, philosophique ou poétique.

Jeu

Du jeu entre le plein et le vide, le volume et la faille, la matière et le grain naît la vie de ces œuvres qui vibrent. La fibre sensible s’éveille.