La petite lumière par Grégory Panaccione

Cet album, La petite lumière, est l’adaptation de La lucina écrit par Antonio Moresco. Une sorte de retenue inexplicable m’avait fait abandonner  la lecture lors d’une première tentative. Un pressentiment ? Le dessin tremblé, étrange ? Sur le conseil d’un spécialiste, j’ai repris la lecture. Cet album graphique est étonnant. Il exige cet abandon du lecteur pour aller «  Je ne sais pas » où. Par-delà la mort ? Dans un autre espace-temps ?

Une poésie qui nous dépasse

Ce livre est un tissu de liens, de relations entre le concret et le spirituel, le perceptible et ce qui le dépasse. Il ouvre à une poésie qui nous englobe, nous dépasse et nous emporte là où les chemins n’existent plus.  La raison y laisse des plumes, la nature y est reine. Tout fait sens…autrement.

Quelle lumière ?

La force de l’histoire est qu’elle n’impose rien. Elle est une ouverture au monde, à soi, court-circuitant les raisonnements habituels. Par ce chemin inconnu, il serait donc possible de renouer avec l’enfant que l’on a été ? Celui qui est mort ? C’est peut-être l’une des interprétations possibles de cette petite lumière.

Une lecture qui dépasse le livre

Le dessin, à la fois réaliste et allusif n’impose aucune ligne.  Il relie, donne vie en passant du portrait précis mais presque expressionniste à une forme d’impressionnisme jouant sur les touches de couleurs. L’univers est ainsi en recherche permanente : il se crée sous le crayon et le pinceau de Grégory Panaccione. Au point que la lecture continue une fois le livre refermé.