La retraite, pas la Bérézina
27 juin 202564, 67 ans ? On s’en fiche, non ? Que le départ à la retraite soit fixé à tel ou tel âge a-t-il une quelconque importance ? Ces discussions de bout de comptoir et de conclave constituent une méconnaissance totale de la vie. Référons-nous au titre de Cesare Pavese Le métier de vivre. Car vivre est un métier. Il faut travailler à vivre, s’y employer pleinement, y mettre énergie et intelligence, corps et esprit. Si vivre est un métier, il n’y a pas de retraite. On travaille jusqu’au dernier souffle. La retraite, pas la Bérézina !
Le métier de vivre
Le métier de vivre peut s’exercer chez soi, à l’EHPAD, dans un bureau, un atelier. Vous avez remarqué comme le mot atelier désigne aussi bien un local situé dans une usine que le lieu où crée un artiste. À considérer que vivre est un métier, on évitera de demander : « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? »
Vivre est un métier
« Il ne faut pas vivre pour manger mais manger pour vivre » soutient la sagesse populaire. Dépassons les vaines oppositions : vivre et travailler se rejoignent, se fondent dans une même réalité. L’activité professionnelle n’est qu’un volet et non ce qui vous caractérise et vous réduit. Si vivre est un métier, il n’y a que des CDI. Et la mort est une sorte de licenciement définitif. Rien à chipoter avec le patronat, les partenaires sociaux, les caisses de retraite, le COR. La vie n’est pas la réduction parfaite du carcan des retraites. Pourquoi ne pas rémunérer, encourager la vie elle-même plutôt que les activités annexes qui la constituent ?
Un espoir
Le livre de Pavese n’est pas d’un optimisme joyeux. L’auteur a fini par se suicider. Il se demandait comment échapper au déterminisme. Le suicide permet d’échapper au déterminisme de la vie, pas à la fatalité de la mort.
« Dans l’inquiétude et dans l’effort d’écrire, ce qui soutient, c’est la certitude qu’il reste quelque chose de non dit dans la page. » Cette formule de Pavese laisse cependant un espoir. Une retraite ?