Le cyber monde et Annecy

Le cyber monde et Annecy

5 janvier 2022 Non Par Paul Rassat

La ville d’Annecy est habituellement pépère. Alanguie en rive de lac. Bercée par les montagnes, la cité vit au rythme du tourisme, flux et reflux au gré des saisons. Le sport la réveille ponctuellement et il arrive qu’on la transforme en paysage. Un paysage dans le paysage. Annecy est une ville où tout glisse : la culture, les incartades supposées de certains élus, la politique…sur le décor immuable qui fait la renommée de la cité. Tout passe, rien ne lasse. Au point que d’anciennes prisons rivalisent avec le Mont Saint-Michel dans les objectifs culturels et photographiques. La culture en décor.

Et puis !

Et puis cet incendie qui fit l’actualité de la cité. La Venise des Alpes carbonisée en plein cœur administratif ! Noirceur funeste contrastant avec la limpidité des eaux et la neige immaculée !

Et puis encore !

Et puis, le recours toujours. Zizanie, dissensions et prises de bec autour d’un scrutin dont on ne finit pas de scruter le déroulement. C’est que le sort de la ville en dépend ! Le maire sortant, lardé par l’opposition, aurait manqué de la rigueur nécessaire pour assurer sa réélection. Un 3° larron en aurait profité pour tirer du feu des marrons dont il ne saurait pas faire le meilleur usage. À se tordre. Le recours est tombé à l’eau du lac, comme bien des questions concernant la ville.

Et puis toujours !

Et puis cette cyber attaque qui met au tapis toute l’informatique de la ville. Annecy atteint enfin cette dimension hyper moderne grâce à cette cyber attaque ! L’incendie de l’hôtel de ville faisait petit bras à côté. Les Annéciens entrent désormais de plain pied dans la modernité. Dépassés les Dussollier, raclette et fondue !

Et puis, la circulation ! Dans la ville et autour.

Vous qui entrez route des Choseaux, à Sevrier, abandonnez tout espoir d’en ressortir. une petite mort vous y attend, comme à l’entrée de l’Enfer de Dante. Vous y entrez en voiture côté Mac Do à partir de la 1508. Et puis vous devez  en ressortir en allant jusqu’au bout, par la route des Charponnets qui vous ramène à la 1508 pour reprendre éventuellement vers Annecy.  2, 3 fois plus de distance à parcourir pour augmenter la taille de l’embouteillage aux mauvaises heures. La voie cyclable ne semble pas, d’après les riverains, être particulièrement fréquentée. Mais les panneaux indiquent « Ici la commune apaise la circulation ». Si c’est écrit !

Illustration de la théorie des cons plots.

Deux valent mieux qu’un.

Il y avait un stop, à la sortie d’un supermarché de Sevrier. On l’a remplacé par deux stops disposés ailleurs que les automobilistes ne respectent pas vraiment. Soit ils ne les voient pas. Soit ils s’en fichent. Soient ces deux stops ne sont pas pertinents. Engueulades, accidents évités de justesse…On ne semble pas connaître le rasoir d’Ockham à Sevrier. Pourquoi faire simple et efficace quand on peut faire compliqué et moins efficace ?

Délocalisons circulairement !

Il semblerait que la gestion de la circulation soit à l’image de celle de la pensée locale : complexe et contradictoire. Annecy développe événements et commerce, et se plaint de l’engorgement qu’elle subit. La ville est pourtant liée à un territoire. Pourquoi ne pas organiser tous les événements en les répartissant harmonieusement sur celui-ci ? Meilleure circulation les jours de course, de marathon. Retour du Pâquier à une occupation paisible.

« Annecy paysage »

La ville d’Annecy possède naturellement, historiquement tous les atouts nécessaires à une mise en valeur. Pourquoi lui ajouter chaque saison touristique un « paysage » artificiel qui vient se surajouter à la beauté naturelle ? Cette scénarisation pseudo artistique frise le décor en carton pâte et poudre aux yeux pour touristes. Une sorte de blingblinguisation galopante rappelant la tentative de prise de possession politique du Plateau des Glières par un ex Président. Talpa serait volontiers situationniste, pour une intégration de l’art au quotidien. Encore y faut-il une véritable volonté artistique.

« Annecy Paysage » ou la scène de Bonlieu débordant jusqu’au lac.

Il semblerait, d’après certains Annéciens, que la dimension associative d’ »Annecy Paysage » ait vécu et que la verticalité l’ait emporté sur la concertation. À vérifier. Talpa a cependant son idée sur la conception esthétique de la démarche.

La version « Reiser » des Jardins Suspendus de Babylone

La naissance de Vénus

Plus qu’une naissance, il s’agirait d’une re-naissance. Vous avez en tête La Naissance de Venus de Botticelli. L’œuvre définitivement acquise par la ville et exposée chaque année sur l’esplanade de la mairie ainsi doublement sinistrée est une revisitation de La Naissance de Vénus passée par L’origine du monde. Et puis, ajoutons une touche d’humour à cette approche artistique et culturelle. Certains voient dans le jardin suspendu devant le Palais de l’Île un hommage esquissé au « Gros Dégueulasse » de Reiser. Sans doute un abus de genépi !

Le village de noël

 » Nous sommes venus, nous avons vu, nous avons bu ». À voir, des baraquements plutôt anarchiques que chics. Beaucoup à boire, peu d’intéressant à voir. La ville aurait donc besoin de convivialité ! Pourquoi ne pas envisager un véritable village de noël, accueillant, confortable, esthétique? Éventuellement le long du lac? À réfléchir ?