Le Pâquier, une taupinière ?

Le Pâquier, une taupinière ?

30 octobre 2023 Non Par Paul Rassat

Annecy brille par sa relation à la nature. Celle-ci garde un coin de pelouse privilégié au cœur de la ville et à la rencontre du lac, le Pâquier. C’était autrefois un terrain où l’on faisait paître les vaches. Le Pâquier a ensuite été un lieu de détente, de rencontre et de pratiques sportives à disposition des Annéciens. Il le demeure quand il n’est pas assailli d’événements culturels, sportifs, culturo-sportifs et autres. Parfois, le passant est surpris : pas de barrières, pas de cabanes ou de tentes ? Il ne se passe rien cette semaine ou ce weekend sur le Pâquier ? Bizarre !

Un lieu changeant

Un livret édité par les Archives municipales d’Annecy retrace l’histoire de ce pré. À parcourir le sommaire on relève que le lieu accueillit des chevaliers tireurs, un casino, un kiosque à musique, un bureau d’octroi, un théâtre, un cinéma. Piscines, patinoires, vélodrome y prirent place. Et même un terrain de tennis. S’y tint le marché au bétail, la guillotine…

Les taupinières

On remarque ces jours-ci de gros tas de terre ressemblant à d’immenses taupinières. Ce n’est pas pour déplaire à Talpa, la taupe qui creuse. Nos élus, à défaut de creuser correctement leurs dossiers, creuseraient le sol pour y trouver la sagesse ?  « Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins. » Et c’est le conseil que donne le laboureur de La Fontaine à ses enfants. Que nos zélus creusent un peu leurs dossiers ! Ils distingueront peut-être les contradictions qui plombent la gestion de la ville. Écologie d’un côté, surtourisme et sur événementiel de l’autre. Préservation et détérioration concomitantes. Gestion des flux de circulation au profit de la ville mais au désavantage des environs.

Suivre l’exemple

Prenez, chers zélus, exemple sur une taupinière. Aérée, entretenue, organisée elle offre de surcroît un habitat idéal pour résister au réchauffement climatique. Quant aux pseudo taupinières qui ornent le Pâquier, elles constituent un apport de terre nécessaire pour réparer les dégâts causés par l’utilisation effrénée et mal adaptée de ce lieu historique.

Le retour du village de noël

Après le retour des Alpages, c’est déjà, fin octobre, le retour du village de noël. Les chalets en bois blanc descendent à la queue leu leu des remorques de camions. À peine a-t-on enlevé les bouses que d’autres déjections jonchent le pavé. Pourquoi ne pas garder la fleur artistique qui symbolise a elle seule  » Annecy Paysages » en même temps que ce plaisant village ?