Le Prix Goncourt toujours

Le Prix Goncourt toujours

25 septembre 2021 Non Par Paul Rassat

Prix littéraires

— À tout prendre, il vaut mieux avoir le Goncourt que le con gourd, s’écria un jour un membre du jury du prix Fémina.

— Et pourquoi pas le prix du roman policier de Cognac?

— Flambé !

— Le prix Inter…

— À chier !

— Celui de l’Académie française ?

—  Démis, oui ! Ils n’ont plus de vert que leur habit, ne sabrent que le champagne, et sont quarante, comme ceux d’Ali Baba.

— Tu as raison. De toute façon, un con primé, c’est dur à avaler.

— Au fond, l’épris littéraire, c’est simplement celui qui aime la littérature, non ?

Vin et littérature (fantaisie)

GenreVin
ReligieuxHermitage
SentimentalSaint Amour
HistoriqueCorton-Charlemagne
PolicierVengeances tardives
ÉrotiqueMontrecul Clairet ou Vergisson
SocialLe sang du peuple
D’épouvanteVin de glace
ThéâtreBergerac

Le poids du prix

Ces bons Jules et Edmond avaient prévu une rémunération importante pour leur prix Goncourt. Mais tout se déprécie, même les prix. Mauvais placements, dévaluations successives ? Le chèque remis aujourd’hui au lauréat ou à la lauréate est symbolique. Le bandeau mentionnant que le bouquin est prix Goncourt compense largement cette dévaluation par le nombre de ventes qu’il entraîne grâce à l’effet « moutons de Panurge ». Est-ce le roman ou bien son auteur qui est prix Goncourt, en fin de compte ? Et c’est là que le mot « prix » se justifie. Le prix Goncourt qui justifie le prix de vente et rend précieux le livre primé. La boucle est bouclée ? Pas vraiment. Chaque année apporte son scandale qui entame la couronne de lauriers. Entente entre les éditeurs, conflit d’intérêt, auteur passé sous les radars, comme Céline ou d’autres. Ces petits travers accroissent l’intérêt du Goncourt, comme les commentaires d’après match au bistrot du coin.

Le poids des mots

Si Paris vaut bien une messe, le Goncourt vaut bien un repas mensuel pris par les jurés au restaurant Drouant. Pour le reste, quels sont les critères retenus, comment comparer des œuvres de l’esprit ? Tellement de subjectivité peut-elle se mesurer ? Pourquoi ne pas décider au poids ? Au nombre de mots ? Le référencement par les moteurs de recherche imposera peut-être des contraintes particulières. Des phrases de 20 mots maximum, des paragraphes de 150, des mots de liaison à chaque phrase. Peut-être un résumé toutes les 50 lignes ? Les oulipiens avaient trouvé quelques combines intéressantes. Voir à ce propos La disparition de Georges Perec. 300 pages sans utiliser une seule fois la lettre « e ». Quelqu’un écrira-t-il un jour  La disparition du Goncourt ?