Le virus du racisme et le sport

Le virus du racisme et le sport

22 janvier 2021 Non Par Paul Rassat

Sport et libido

Il paraît qu’on montre des vidéos suggestives aux pandas dont la libido poussive ne leur permettrait pas, sinon, de se reproduire. Des images reproduites en vue de reproduction.

   Il est de notoriété publique qu’on sonorise les stades désertés pour cause de virus. Il convient de stimuler la libido des joueurs de football afin qu’ils continuent de reproduire leurs exploits et de se rouler dans le gazon, « Allo maman bobo ». Les équipes sportives gagnent moins « à la maison » si elles sont privées des encouragements habituels. Sans stimulation particulière, les performances chutent. Les situations du sport et de la sexualité sont cependant inverses. À domicile, les résultats deviennent bien plus décevants qu’à l’extérieur pour la deuxième.

   On a soigneusement censuré les « Aux chiottes l’arbitre », « Ho Hisse enculé », les cris de singes et l’on ne passe qu’encouragements suivis d’applaudissements.

Racisme, correction et sport

Le match de football qui opposait le 8 décembre 2020 le PSG à Istanbul vient à l’appui de cette démonstration. Suite à l’emploi d’ « homme noir » par le quatrième arbitre, Sebastian Coltescu, pour désigner le joueur Demba Ba, les deux équipes ont interrompu la partie. Elles protestaient contre cette expression raciste. Il paraît que le joueur et l’arbitre se sont reparlé, se sont réconciliés, qu’il s’agissait d’un malentendu. Celui-ci prouve tout de même qu’en même temps que le public, il est préférable d’interdire aussi les arbitres.

    Enfin une ambiance sportive propre grâce au virus !

La musique adoucit les mœurs

L’évocation d’un malentendu pendant un match montre à quel point il est important de bien entendre pour mieux s’entendre. Les radios elles-mêmes ont recours à ce qu’elles appellent l’habillage musical : un fond sonore guilleret pour faire passer les mauvaises nouvelles, la météo pourrie, les discours politiques…

   Pourquoi ne pas sonoriser toute notre vie ?

Des trompettes de remerciements aux péages, une musique jubilatoire pour toute bonne réponse scolaire, de l’opérette française pour les discours présidentiels, de l’opéra pour tout acte sexuel, un immense « Olé » lors d’un paiement difficile à la caisse d’un parking, nécessitant de tendre le bras, puis de sortir de la voiture trop distante de l’appareil. La Marseillaise pour tout non respect du code de la route. Une musique de cirque pour tout ce qui relève de la politique.

Si le ton de cet article se veut léger, ne vous méprenez pas. Nous vivons une période confuse. Nos mots et nos réactions ont de plus en plus de mal à dire une réalité en grande évolution. Les réactions les plus spectaculaires ne sont pas toujours les mieux adaptées pour agir en profondeur.

La taupe suit l’affaire. Il paraît que les clubs sportifs vont engager des DJ qui rythmeront les actions au son du classique, du rap, du slam, du rock… en place de cris et d’applaudissements.