Les Bouffons de la cuisine chez Tom Morel
4 février 2021Entrée en Résistance
C’est en septembre 2017 que Michel Trama et une vingtaine de chefs lancent l’association Les Bouffons de la cuisine. Son nom en traduit l’esprit : être sérieux sans se prendre au sérieux. Dans l’esprit de Coluche et des Restos du Cœur, il s’agit de permettre à chacun de manger à sa faim. C’est ainsi qu’une distribution de repas se tenait à la résidence universitaire Tom Morel, héros de la Résistance, à Annecy-le-Vieux.
Des chefs étoilés
Yoann Conte, Emmanuel Renaut, Edouard Loubet et Jean Sulpice (absent au moment de la distribution) avaient mis la main à la pâte pour préparer cent trente repas gastronomiques offerts pour moitié à la résidence universitaire et pour moitié sous la tente dressée avenue de Loverchy. Celle-ci est gérée par l’association GAIA (Groupement d’Associations d’Insertion Annécien).
GAIA, avenue de Loverchy.
Maintenir réseau et contact humains
Le campus annécien est de petite taille. Il permet en toutes circonstances une proximité humaine encore plus appréciable actuellement. Mme Bénédicte Serrate, adjointe à l’action sociale, précise cependant que la précarité touche désormais toutes les tranches d’âge, parmi lesquelles les jeunes. Nombreux sont ceux qui se retrouvent à Annecy parce que les activités en stations sont bloquées. C’est pour leur venir en aide que GAIA leur offre des repas chauds. C’est dans le même esprit que les services sociaux ont répondu à la demande des Bouffons de la cuisine pour organiser l’opération de ce 2 février.
Le mot des chefs
Emmanuel Renaut, Edouard Loubet et Yoann Conte font partie de ces chefs qui agissent en fonction de leurs possibilités, de leur planning et des règles d’hygiène qu’impose de surcroît la pandémie. Il a fallu passer de la convivialité des repas pris à la même table à la distribution de sacs à emporter. Tout le monde est partie prenante de ce grand réseau de solidarité, les chefs et leurs équipes, les producteurs, les services sociaux, les associations et les bénévoles. La crise que nous vivons met de plus en plus en avant la nécessité et la pertinence des circuits courts. Il s’agit aussi de maintenir le lien entre restaurateurs et producteurs que les véritables chefs ne découvrent pas à l’occasion d’une mode ou d’une tendance mais parce qu’ils pratiquent cette forme d’intelligence avec les produits et les hommes. Parce leur identité en dépend.
Et chaque jour, mille fois, je ressens ma vie, corps et âme, intégralement tributaire du travail des vivants et des morts. Je voudrais donner autant que je reçois et je ne cesse de recevoir.
Albert Einstein Comment je vois le monde