Les classiques

Les classiques

29 juillet 2023 Non Par Paul Rassat

Pourquoi lire les classiques. Extraits picorés dans le livre d’Italo Calvino. Les Classiques en littérature sont de moins en moins lus. Ils seraient aujourd’hui hors contexte. C’est justement ce qui en fait des classiques. Trop longs ou trop difficiles à lire. Passés de mode et de format. Ne resterait de classique que la musique, certaines courses cyclistes et un peu tout ce qui peut apparaître comme poussiéreux D’où l’intérêt de rappeler certains arguments d’Italo Calvino. (Photo Le malade imaginaire © Carole Parodi).

S’imposer et se dissimuler

— Les classiques sont des livres qui exercent une influence particulière aussi bien en s’imposant comme  inoubliables qu’en se dissimulant dans les replis de la mémoire par assimilation à l’inconscient collectif ou individuel.

— Toute relecture d’un classique est une découverte, comme la première lecture.

—Toute première lecture d’un classique est en réalité une relecture.

Des lectures sans fin

— Un classique est  un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire.

— Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu’ils n’ont pas laissée dans la ou les cultures qu’ils ont traversées ( ou plus simplement dans le langage et les mœurs).

— Un classique est une œuvre qui provoque sans cesse un nuage de discours critiques, dont elle se débarrasse continuellement.

— Les classiques sont des livres que la lecture rend d’autant plus neufs, inattendus, inouïs, qu’on a cru les connaître par ouï-dire.

La dimension universelle qui concerne chacun

— Notre classique est celui qui ne peut pas nous être indifférent et qui nous sert à nous définir nous-même par rapport à lui, éventuellement en opposition à lui.

— Est classique ce qui tend à reléguer l’actualité au rang de rumeur de fond, sans pour autant prétendre éteindre cette rumeur.

— Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est la plus éloignée règne en maître.

On l’aura compris : le classique échappe à toute classification. C’est ce qui le rend classique.

Le mot de Talpa

Abrégé                                                                                                                                                                   Pour accompagner un produit alimentaire allégé, ou une cigarette « light », pourquoi pas un classique abrégé ? Et après avoir abrégé le texte afin de le rendre plus digeste, pourquoi ne pas passer au titre ? Ainsi Les Misérables de Victor Hugo deviendrait Les Rables de Vico, marque bien connue pour sa purée nature, à l’ancienne ou, en l’occurrence, avec des morceaux de lapin.

Abrégé, léger, light…

Cette jeune fille et sa mère cherchant une version abrégée des Misérables, pour le collège. Elles trouvent deux éditions et la jeune fille décide d’acheter « celle où il y a le moins de pages » ; elle en aura moins à lire.

Nous vivons dans un monde abrégé, léger, light. Économie light, politique légère, travail abrégé…

Misérable, non ?