Les Grandes Heures de Cluny

Les Grandes Heures de Cluny prennent fin ce soir avec La Chambre Symphonique de Chalon-sur-Saône. Le chef, Loïc Emmelin et quelques musiciens étaient venus il y a quelques jours se faire les cordes, vocales et autres, à Massilly. En costumes de ville et décontractés. Il y a eu Mozart, Piazzola, le grand air puisque c’était en extérieur.

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La Chambre à ciel ouvert

Pendant que Mozart s’élève la flèche d’un toit prend le soleil. Les hirondelles improvisent un ballet qui sillonne le ciel bleu parsemé d’argent. Les cloches voisines rallient Mozart. Reflet doré du jour sur la cheminée de brique. Puis l’ombre gagne tandis que s’élève la plainte joyeuse du violon. Le jour décline alors que la musique de Mozart, célébrative, semble s’élever autour d’elle-même. Farandole d’un papillon.

Ouverture

L’attention n’est pas contrainte. Elle s’évade, s’enrichit et reçoit d’autant mieux l’essence de la musique. En parfait accord, une tourterelle roucoule. On imagine des habits de cour, des révérences.

Le temps

En extérieur, chaque détail rend le temps sensible. Les changements de lumière, le vol d’un oiseau. Dans ce jeu avec la nature, l’intemporalité de la musique s’affirme davantage encore. Elle s’incarne en un foyer qui concentre les vibrations du monde et de l’archet. La tourterelle accompagne les derniers accords. Sur une vitre le reflet éphémère du soleil.

Loïc Emmelin

Quelques mots échangés avec le jeune chef. Il aime aussi la dimension quasi sacrée d’une salle de concert. Hors du temps. Une célébration. Mais il n’est pas impossible qu’il revienne à Massilly… Un salut pour ce corniste vénézuélien capable de donner une profondeur inattendue à un air de fête et curieux de philosophie.