Les nouveaux Russes, Slava 2

Les nouveaux Russes, Slava 2

6 septembre 2023 Non Par Paul Rassat

Cet album, Les nouveaux Russes, est le deuxième tome de l’histoire menée par Pierre-Henry Gomont. On y lit page 93 «  On sait tous que ce qui préside à nos choix et à nos destins, c’est rarement l’exercice d’un raisonnement pondéré. C’est un substrat moins noble de nos cortex, ce sont les démangeaisons de nos consciences inquiètes, ce sont les passions tristes. Chez les uns, c’est la soif de pouvoir, l’orgueil, l’hubris. Chez les autres, c’est le regret, la rancune et le désir de vengeance. »

 Et, en 4° de couverture : «  Je crois que tu fais tout ça pour les autres. Mais les autres, ils s’en foutent…Même moi, j’ai fini par m’en foutre. On a perdu la partie depuis si longtemps. »

Survivre

Les nouveaux Russes. Nouveaux ? Ces nouveaux Russes semblent bien désabusés. Tout se mêle dans ce deuxième volet de l’histoire. Tout se mêle, se confond et semble s’égaliser par le bas. Dirigeants, employés, magouilleurs, gens intègres et naïfs. Amitié, amour, corruption, vol, menaces. La situation est telle que chacun ne pense qu’à se sauver, à sauver sa peau. Ce n’est même plus de l’égoïsme mais de la survie. Tout idéal est bouffé par une réalité sordide et l’on ne sait plus très bien qui tire les ficelles. C’est du billard à vingt-huit bandes !

La gangrène

Rien de positif n’émerge de cette époque gouvernée par «  les passions tristes ». Si la guerre en Ukraine, si Poutine ne sont pas nommés, «  la soif de pouvoir, l’orgueil, l’hubris, la rancune, le désir de vengeance » sont exactement les moteurs des dirigeants russes actuels. Il est donc intéressant de constater que ces moteurs, ces ressorts animent une grande partie du peuple russe. Et ce n’est pas encourageant, surtout si l’on maintient le rapprochement entre les deux albums de Pierre-Hentry Gomont et la réalité historique, sociale, politique. Pas besoin de voir les hauts dirigeants, on comprend que le poisson russe pourrit par la tête. L’odeur et la gangrène gagnent l’ensemble de la société. Il y faudrait plus qu’une opération chirurgicale ponctuelle pour la sauver. L’amour?