Les temps sont durs

Le film de Nakache et Tolédano, Une année difficile, commence par quelques plans  comme séparés du corps du film et du délit artistique. Plusieurs Présidents de la République Française et Co Princes d’Andorre y parlent d’  « année difficile ». Les temps sont durs!

Difficile pour qui ?

Difficile pour qui ? aurait-on envie de leur répondre si l’on était Woody Allen, avec le pouvoir de rentrer dans l’écran. Les Présidents de la République Française et Co Princes d’Andorre portent tous costard cravate. Ils ont traversé la rue au bon moment pour trouver du travail qui leur a permis d’acheter le costume qui leur a permis d’être élus à la Présidence ? Ah, on me souffle dans l’oreillette neuronale que certains ont pu acheter le costume après leur élection. On me dit aussi que certains se seraient fait donner des costumes.

Ruissellement  et compagnie

Ceci dit, on peut se demander si le port du costume est recommandé quand on est premier de cordée. Est-ce la tenue appropriée ? À l’autre bout de la cordée, les héros du film Une année difficile. Ils bénéficient de tout le ruissellement annoncé : emmerdements, endettement, obligation de magouiller pour survivre. Mais au fond (tout au fond) ne serait-il pas plus judicieux de lâcher la cordée qui nous asservit pour créer la sienne ? Changer de cordée. Devenir auto entrepreneur de sa vie. Changer de point de vue, de cap. Prendre le temps de se recentrer pour avancer ensuite dans la bonne direction.

L’humour inévitable

Dans le film, l’humour convie le spectateur à créer la bonne distance par rapport aux faits. Ces faits que l’on nous balance à la figure en permanence. Faits, chiffres, statistiques, graphiques. Talpa ne cesse de dénoncer cette tyrannie des faits manipulés mais présentés comme seuls objectifs. Il faudrait «  regarder la réalité en face » alors que nous sommes dans la réalité. Nous en faisons partie. L’humour, c’est la formule de Groucho Marx «  Pour éviter la chute de cheveux, faites un pas de côté ». Ou bien la petite annonce si concise de Pierre Dac «  Idiot cherche village ». Les temps sont durs. Ramollissons-les.