«L’homme et la nature» Élisée Reclus
25 décembre 2021Paru il y a plus de 150 ans « L’homme et la nature » décrit déjà les ravages provoqués par l’activité humaine.
L’action humaine destructrice
« …nous n’en restons pas moins des produits de la planète : attachés à sa surface comme d’imperceptibles animalcules, emportés dans tous ses mouvements…nous dépendons de toutes ses lois…
À mesure que les peuples se sont développés en intelligence et en liberté, ils ont appris à réagir sur cette nature extérieure dont ils subissaient passivement l’influence…ils ont transformé de diverses manière la surface des continents, changé l’économie des eaux courantes, modifié les climats eux-mêmes….L’action de l’homme….d’un côté détruit, de l’autre elle améliore…elle contribue tantôt à dégrader la nature, tantôt à l’embellir. Campé comme un voyageur de passage, le barbare pille la terre ; il l’exploite avec violence sans lui rendre en culture et en soins intelligents les richesses qu’il lui ravit ; il finit même par dévaster la contrée qui lui sert de demeure et par la rendre inhabitable. »
Suit l’évocation de l’action de l’homme civilisé qui entretient la terre, contribue à l’embellir.
Les Alpes françaises, le pire exemple en matière de destruction de la nature
« … il n’est probablement pas de pays au monde où la dévastation s’accomplisse d’une manière plus rapide que dans les Alpes françaises. Là, les eaux de pluie et de neige enlèvent graduellement la mince couche de terre végétale qui recouvrait les pentes… ; les roches se montrent à nu… »
Catastrophes « naturelles » et humaines
Disparition des cultures, ravinements, effondrements montagneux complètent cette description. Elle continue avec les inondations provoquées par la Loire ou par le Rhône en 1856. Le texte d’Élisée Reclus se clôt avec l’évocation de toutes les forces naturelles que l’homme pourrait utiliser positivement. Il est suivi d’un court écrit, À mon frère le paysan, qui commence ainsi : « — Est-il vrai », m’as-tu demandé, « est-il vrai que tes camarades, les ouvriers des villes, pensent à me prendre la terre, cette douce terre que j’aime et qui me donne des épis, bien avarement, il est vrai, mais qui me les donne pourtant ? Elle a nourri mon père et le père de mon père…
Le premier texte d’Élisée Reclus, L’homme et la nature a paru en 1854. Le second, À mon frère paysan, en 1899. Ils sont réunis par les éditions La Part Commune.