L’invitation au voyage
1 décembre 2024L’invitation au voyage de Baudelaire.
« Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux… »
L’invitation au voyage imprègne l’exposition d’aquarelles réalisées par Jean-Pierre Montmasson. Exposition déambulation dont chaque œuvre ponctue une escale autour du monde.
L’étonnement
Qui connaît Jean-Pierre est submergé par la volubilité et l’exubérance du bonhomme. L’exposition de ses œuvres prend, à l’opposé, le chemin de la discrétion. Celui d’une déambulation sur fond blanc qui fait éclater chaque rencontre en foules, mouvements, couleurs. Voyage au long cours dont chaque escale est découverte, disponibilité, ouverture au monde. Une forme d’étonnement permanent. La lumière est là ! À chaque rendez-vous. Ici foule bariolée, là élévation d’un clocher, d’un temple. Ailleurs la foule volerait la vedette à l’architecture généreuse de la Basilique Saint Marc. Plus loin encore, ces ruines antiques explosent de modernité dans le dépouillement de leur état actuel. On traverse l’espace et le temps saisis comme une dentelle par le regard et le pinceau.
Tout est mouvement
L’aquarelle ne fige pas. Elle est mouvement inachevé. Elle permet à la rencontre de se poursuivre dans le regard du spectateur. La volubilité de Jean-Pierre se fond avec l’eau lumineuse des paysages naturels, architecturaux et humains. La terre baigne la mer qui la borde.
Tout est saisi dans un état premier. Les gens sont silhouettes, mouvements de danse pris dans une indifférenciation qui poursuit le ballet de Tunis à Zanzibar, de Pondichéry à Venise…Tout baigne dans la même eau lustrale, originelle. Le regard de l’artiste apprivoise à peine ce qui existe déjà en dehors de lui. Il tisse des liens, de l’affection, du sentiment. Du souvenir présent et vivant.
Architecturer sans contraindre
Toute sa vie, Jean-Pierre s’est cru architecte qui construit des maisons. Il architecture l’espace et les relations humaines.
Amusez-vous en visitant son exposition. Fixez votre attention sur les bateaux. Ils sont l’immobilité et le mouvement. Les bateaux sont les véritables escales et chaque escale à terre est un voyage. L’art redistribue les cartes en un jeu permanent.
L’invitation au voyage ?
Le mot voyage lui-même a voyagé. Il vient du latin via qui a donné la voie, la route. Le viatique aussi. C’est à la fois la voie à suivre, la route que l’on trace et les moyens du voyage. Une philosophie que Xavier Chevalier emprunte lui aussi qui est un punk romantique revendiqué, adepte du « do it yourself ». La vie est décidément un bricolage !
L’émerveillement
» S’émerveiller nous donne l’impression, finalement, de commencer. La notion du passé disparaît, et la merveille, que ce soit une montagne que la brume dévoile ou un réverbère dans une rue de Paris, est soudain présente, dans le champ d’une conscience qui naît, ou qui renaît, en s’émerveillant…La réponse à la question : où commencer ? est tout simplement : ici, maintenant, en s’émerveillant. » Michael Edwards