Marathon

En ce weekend pascal se court le marathon du Lac d’Annecy. De la course à pied et des jambes qui s’agitent alors qu’on s’apprête à déguster les gigots qui ont porté les péchés du monde, c’est bien vu. Ça gigote sur les routes et les pistes après avoir gigoté dans les prés pour frémir au four.

Le marathon vient de Marathon

« Marathon, localité de l’Attique, où en 490 av. J.-C., les Grecs remportèrent une victoire sur les Perses, et d’où partit un soldat qui mourut d’épuisement après une longue course, à son arrivée à Athènes, en annonçant la nouvelle. » C’est  ce que nous apprend le TLFi.

La portée symbolique et philosophique du marathon

Ce brave soldat qui courut comme un dératé représente à la fois la victoire et la mort. Toute victoire a un coût, et un goût parfois amer. Dans la vie, l’arrivée, la naissance, est un départ. Quant au départ dans la mort, il constitue une arrivée dans l’inconnu. Lors d’une course, arrivée et départ se font souvent au même endroit. Mais que nous apprend précisément le marathon ? La course se fait ensemble, coude à coude, dans le même souffle et dans le même bruit de chaussures martelant le sol. Le marathon est une célébration de la vie en groupe, du « vivre ensemble ». Les premiers de foulée y sont récompensés, les autres y puisent l’énergie de courir le reste du temps. Seuls.

Pendant ce temps

Pendant ce temps les oiseaux, les cygnes, les canards et les poissons du lac d’Annecy se disent «  V’là qu’ça recommence ! Bientôt les remous du ski nautique, les odeurs de grillades et l’eau fleurant l’ambre solaire.

Et après

Après, le vainqueur ira gagner sa vie en participant à d’autres courses. Longtemps après son passage, on entend quelques voix encourager les attardés. Les pieds ne volent plus, ils pèsent sur le sol, ils raclent au lieu de voler. Ça souffle dur. Le weekend prochain, on donnera le départ d’un marathon de cinq ans ! Va y voir des premiers de cordée dans le décor !