Marc Cerrone

Marc Cerrone

11 mars 2023 Non Par Paul Rassat

En 2018, rencontre avec Marc Cerrone qui venait jouer à Annecy. Il sera dans quelques jours au Grand Bornand pour la bonne cause. Dans le cadre de Glisse en Cœur un concert solidaire a lieu le 25 mars à 20 heures. Il réunit Cerrone et The Avener.

Rencontre avec Marc Cerrone

— Il y a quelques années Cerrone découvrait le plaisir d’arriver dans une ville suffisamment à l’avance pour la découvrir, s’y promener. Il s’était donc promis de revenir à Annecy.

J’ai eu la chance, en 74/75, de me trouver au cœur d’un mouvement incroyable aussi bien dans la mode que dans la musique, dans l’art…Partout ça a bougé. J’ai eu l’impression de vivre le meilleur siècle…

Vous en avez vécu d’autres ?

J’adore l’histoire, je me cultive un peu. Beaucoup de personnes possédaient dans de nombreux domaines des talents qu’elles ne pouvaient pas faire remarquer. L’informatique permet d’oser, même si on n’est pas musicien. Je le suis, mais ce n’est pas indispensable. Que le son soit produit avec les mains, le souffle, par l’informatique le résultat doit être de même qualité. Seul l’outil change. Je pense que le paradis, c’est aujourd’hui ! Il faut avoir l’esprit positif.

Les gens d’un certain âge ont tendance à regretter, ils disent que c’était mieux avant. Vous, vous êtes en plein dans le mouvement.

Mes collaborateurs sont jeunes, comme mon public. Ça m’entraîne.

D’où votre mobilité. Vous êtes passé d’un genre à l’autre.

Pas du tout !

Je ne parle pas de genre musical mais de fonctionnement.

J’ai su faire du business pour continuer à produire dans les périodes creuses. Une carrière aussi longue comprend forcément des périodes plus difficiles. Et puis le public me renvoie plein d’énergie. Je me dois d’être joyeux comme lui. Ça évite de rester coincé dans son âge.

Vous dites ça comme si c’était évident. Ça ne l’est pas pour tout le monde.

Oui, c’est moins facile si vous êtes commerçant, médecin. Vous avez l’âge de la situation que vous exercez. Moi je suis un peu dans un rêve, je survole tout ça…

Il y a en vous une ligne cohérente mais vous avez été plusieurs personnages. Vous avez évolué.

On ne peut pas ne pas entendre ce qui se passe autour de soi, les périodes changent.

Pendant que nous discutons au bord du lac, vers l’Impérial, quelques canards s’envolent en une musique rythmée.

Vous avez conscience de cette musique ! …Il faut s’adapter, je dis qu’il faut être à la hauteur. Je vis un paradis, demain je serai dans un grand sommeil. Pour l’instant que je fasse un opéra rock ou autre chose, je suis toujours au service de la musique.

Vous unissez la musique, la danse, la pyrotechnie, vous êtes hors catégorie.

Parce que je ne suis pas chanteur mais musicien. C’est plus facile d’aller en dehors d’un cadre défini, d’une étiquette. L’arrivée du Millenium à Los Angeles m’a pris deux ans de vie mais a été très créative. Impossible de redescendre de cette spirale ! Dans la vie, en couple, il faut toujours un projet qui inspire, qui fait passer les barrières, sinon c’est le début de la fin. Ou même l’absence de commencement.

À l’époque, un projet de Cerrone venait de se concrétiser, reformer Kongas.

Dans les années 90, j’ai fait une vingtaine de très gros événements à travers le monde, avec le Dalaï Lama, et j’ai été remixé, samplé de manière incroyable, ce qui m’a associé à des gros succès. On me citait comme co-auteur, producteur. Mon son n’a pas vieilli, il a même bénéficié d’un lifting ! Il y a eu, bien sûr, mes collaborations avec Bob Sinclar… Tous les 5, 7 ans un phénomène se produit qui me relance.