Masque, article à relayer sans modération
25 décembre 2021Polysémie
Comme beaucoup de mots, masque se prête à pas mal de sens. Parmi ceux-ci, une fille, une femme laide ou rusée. Le mot voisine aussi avec la malchance. Le radical préroman maska (noir) a donné d’un côté masca, sorcière, spectre, démon, d’autre part tache, salissure. Passé par l’italien maschera, qui a donné mascara apparaît le mot masque. En effet, l’un des déguisements les plus simples consiste à se noircir le visage. [ Le dessin est de Franz Schimpl]
Du carnaval au carnaval
Normalement le masque libère de toutes les contraintes du quotidien. Il triomphe lors des carnavals, des défilés, des fêtes au cours desquels il est possible de devenir quelqu’un d’autre. Or les masques portés pour contraintes sanitaires nous font subir davantage encore le poids du quotidien. Alors certains le portent sous le nez, instituant un carnaval du quotidien. Pourquoi ne pas avoir le courage de se dispenser totalement du masque ? Sans doute l’éducation française par la crainte de la punition. On provoque à moitié seulement. Une autre explication serait de rapprocher le nez, laissé libre et visible, du mot péninsule via la célèbre tirade de Cyrano.
Le masque que certains ont dans le nez
« Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Il y aurait une ressemblance entre le pénis et la péninsule, mais elle ne relève que de l’hyperbole. L’étymologie des deux mots n’est pas la même.
Alors le quidam porte son masque sous le nez, faisant sagement ses courses dans un supermarché et vous agresse quand vous lui faites poliment remarquer que son masque ne lui sert à rien. C’est qu’il se prend pour un homme libre, pour un révolutionnaire, pour un contestataire ! Il vous provoque, vous défie…et repart en poussant son caddie.
Ainsi va la vie.