Nos élus
22 octobre 2024Si j’avais à défendre nos élus dénonçant les profiteurs de notre merveilleux système capitaliste qui apporte de la richesse à tous, voici ce que je dirais :
Assistés
— Si les gens qui ne travaillent pas n’étaient pas des chômeurs chroniques et paresseux, des tricheurs, des assistés, ceci voudrait dire qu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. On pourrait alors penser que la théorie du ruissellement ne fonctionne pas et que les pauvres sont condamnés à rester pauvres.
— Si les assistés ne dépensaient pas les aides sociales à acheter des écrans plats, en vacances aux Maldives ou aux Bahamas, ils n’auraient plus besoin d’être assistés.
— Si ces profiteurs du système acceptaient d’être payés un peu plus que ce qu’ils touchent par les aides sociales pour faire le premier boulot venu indispensable à la société, ils joueraient pleinement leur rôle de citoyens. Ils ne seraient pas critiqués par les travailleurs sous payés qui considèrent comme des paresseux celles et ceux qui ne veulent pas travailler parce qu’ils gagneraient presque autant à ne rien faire qu’à bosser.
La cordée pour se pendre
— Ces travailleurs qui critiquent les assistés devraient exiger d’être eux-mêmes mieux payés ? J’entends bien, si tout le monde était correctement payé, quid du ruissellement ? Quid de la cordée et des premiers de ? Quid de la pyramide sociale et de l’avancement au mérite ? Toutes nos théories s’effondreraient. C’est inconcevable et inadmissible.
— Si nos élus qui dénoncent les assistés se trompaient, c’est que ces mêmes élus ne feraient pas correctement leur travail ! Nous les avons pourtant élus sur leur honnêteté, sur leurs mérites, sur leur dévouement et leur abnégation. Certains se cramponneraient au pouvoir parce que celui-ci leur apporterait de nombreux avantages ? Billevesées, aurait répliqué Desproges. Billevesées ! Nos élus se maintiennent au pouvoir pour nous apporter le bénéfice et les bienfaits de leur expérience.
Syllogismes ( de l’amertume ?)
— Si nos élus qui passent tellement de temps en réunions, en décisions se trompaient sur la condition des assistés, ceci voudrait dire que l’argent public permettrait à des gens inutiles de vivre sur le dos de la communauté ? Eux-mêmes, les élus, seraient les assistés qu’ils dénoncent ! Inconcevable !
— Et puis, si nos élus n’étaient pas dignes de confiance, qui nous dirait les soirs de scrutin le sens de notre vote ? À qui nous en remettrions-nous pour savoir ce que nous avons fait et décidé ? Qui nous éclairerait ?
— Si, enfin, nos élus n’étaient pas dignes de confiance, nous nous serions trompés en les choisissant. C’est absurde. La démocratie repose sur le peuple, et le peuple ne peut pas se tromper. Si ? Non !