Pâques, Pascal, Noël, Toussaint, par Toutatis

Pâques, Pascal, Noël, Toussaint, par Toutatis

7 avril 2021 Non Par Paul Rassat

Au pays d’Astérix les prénoms ou patronymes qui renvoient à un événement religieux comme Pâques se portent bien. Philosophe, mathématicien et penseur multicartes, Blaise Pascal finit par avoir son portrait sur un billet. L’acteur Noël Noël s’appelait en réalité Lucien Édouard et n’était pas bègue. Toussaint Louverture inspira la révolte contre l’esclavage.

Pâques

Pâque juive

La Pâque juive célèbre la sortie d’Égypte. Les Hébreux fuyaient eux aussi l’esclavage. On lira à ce sujet le livre de l’abbé Pierre Hardy (XVIII° ou 18° siècle, selon que l’on est puriste ou non) Essai physique sur l’heure des marées dans la Mer Rouge. Comparée avec l’heure du passage des Hébreux. Déjà un problème de passeports et de migrants.

Pâque chrétienne

La Pâque chrétienne célèbre la résurrection du Christ. Son tombeau vide laisse la place à un autre SDF.

Les Pâques

La juive, à laquelle s’ajoute la chrétienne, donne les Pâques au pluriel.

Étymologie et religion

En la bonne ville d’Annecy un terrain qui fut autrefois le Champ de Mars s’appelle désormais le Pâquier. On y laissait paître vaches et bœufs, d’où le nom de Pâquier. Les bêtes en profitaient pour se rafraîchir dans le lac. Plus tard, les bêtes disparurent du lieu, remplacées par les citadins et les touristes. Et c’est ainsi que nous en arrivons, de bêtes en bêtes, à l’agneau pascal qui porte les péchés du monde et dont le gigot ou le carré invitent à la gourmandise. Voire la souris mijotée à petit feu, avec des légumes de saison…La théorie du bouc émissaire analysée par René Girard montre que le sacrifice soude la société autour de ce qu’il représente.

L’autre

Et c’est ainsi qu’en flinguant l’autre nous serions davantage nous-mêmes. Il semble cependant que nous ayons de plus en plus besoin d’être rassurés à ce sujet car le monde nous infantilise.

Reportons-nous à l’expérience du miroir. Après différents stades de perception et de conscience, un bébé se reconnaît dans un miroir à partir de deux à trois ans. Les selfies nous donnent donc un âge mental proche de celui d’un bébé. Nous avons toujours le même plaisir à nous reconnaître, à renaître en permanence. Diluée dans un monde pluri-hors sol, notre conscience se renforce à l’image de nous-mêmes en un biais cognitif de plus en plus nombriliste. Ce paradoxe qui relève simultanément ( pour éviter l’éculé « En même temps ») de la force centripète et de la force centrifuge peut se traduire, entre autres bizarreries par «  On a tout donné, on n’a rien lâché ».

Conscience

Miroir, sacrifices de l’autre, selfies renforcent notre conscience de nous-mêmes. Pas suffisamment à ce qu’il paraît.

Le tennis et le ping-pong, c’est pareil. Sauf qu’au tennis ils sont debout sur la table.

Extrapolons la formule de Coluche. Nous vivons sur et dans le garde-manger que constitue la nature. Comme des garnements, nous la bousillons en regardant notre nombril selfié. Nous vivons « dans un monde où… » comme on l’entend si souvent dire. Mais, le monde, c’est nous ! Avec ou sans selfies. Plutôt sans.

Encore un peu de gigot ? 

Dialogue de taupes

— C’est Pâques.

— Les moutons passent un sale quart d’heure !

— Pour vivre heureux, vivons cachés !

— Un dernier ver pour la galerie ?

Ceci est l’Éditaupe # 20