Ruissellement et haha

Ruissellement et haha

4 mai 2022 Non Par Paul Rassat

Haha

Ce terme apparu en 1590 désignait une vieille femme laide. Il a désigné ensuite tout obstacle interrompant brusquement un chemin. Jusque là l’évolution du sens paraît logique. Mais comment en est-on arrivé à la définition actuelle?: « Ouverture exécutée dans un mur de clôture…pour prolonger une perspective ou dégager une vue ». Peut-être qu’en dégageant la vieille femme laide on jouit d’une vue plus intéressante? Toujours est-il que le haha permet de cacher à la vue les artifices qui pourraient la restreindre ou la barrer totalement. Nous verrons son rôle dans la théorie du ruissellement.

Les origines du haha

Dans L’encyclopédie de la stupidité Matthijs van Boxsel se réfère à l’Encyclopédie de Diderot. « …une ouverture sans grille et à niveau des allées avec un fossé au pied ce qui étonne et fait crier ahah. On prétend que c’est Monseigneur, fils de Louis XIV, qui inventa ce terme en se promenant dans les jardins de Meudon…. ». « Le haha est en vérité d’origine militaire, conçu comme piège pour la cavalerie ennemie » nous rappelle M. van Boxsel.

In Wikipédia

Nature, nature !

Le même auteur, cite ensuite Lancelot Brown (1715-1783) qui fut le maître du jardin à l’anglaise. « Afin de réaliser son idéal, Brown fit littéralement déplacer des montagnes, déménager des villages, inonder des vallées, arracher et planter des milliers d’arbres…À sa mort, Horace Walpole écrivit : « Son génie était tel que ce qui le rendait le plus heureux des hommes fera qu’il sera aussi celui dont on se souviendra le moins : il a si bien copié la nature que son œuvre ne s’en distingue pas. »

Le haha du ruissellement

Et c’est ainsi que le principe du haha servit celui du ruissellement. Le dessin maladroitement réalisé par Talpa montre une montagne en coupe. Du haut de celle-ci, les premiers de cordée voient tous les bassins de rétention qui fournissent les intermédiaires. Propriétaires aisés, phynanciers, investisseurs et autres. Le vulgus pecus, au pied de la montagne, ne peut pas distinguer ces réservoirs. Pour lui, la montagne revêt l’apparence d’un paysage en continuité. Il est donc heureux de recueillir ce ruissellement qu’aucun plan B, lui dit-on, ne saurait transformer en ruisseau ou en rivière. Il oublie que c’est lui qui gravit la montagne, chargé de seaux, pour alimenter le ruissellemnt.