Travailler
28 octobre 2023« Je voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore »
C’est ce que chante Bernard Lavilliers. Et certains se souviendront de la chanson de Gainsbourg, Le composteur des Lilas« .
Mettre au travail
Bruno Retailleau déclarait à la radio « Il faut d’abord (re)mettre au travail ceux qui en sont privés. » Belle formulation. Habile. Le but de cette habile formulation semble être de faire croire que chaque Français qui est « privé » de travail souhaite en retrouver. Bruno Retailleau répondait par cette phrase à la question de l’immigration apparemment nécessaire pour que tous les emplois soient assurés. Certains assuraient, il y a quelques années, qu’il suffisait de libérer des « gisement de travail. »
Assistanat
Talpa a déjà traité de la question du travail et de l’assistanat. Ces dames employées, par exemple, dans un supermarché voisin, se plaignaient de ce que les jeunes ne voulaient pas travailler. Feignasses, va ! Préfèrent le chômage, le RSA. Pas d’écart entre le revenu du travail et celui de l’assistanat ! Mais une petite lumière dans l’œil quand vous leur dites qu’il vaudrait mieux rémunérer davantage le travail que de dénoncer les aides.
Paresse
Dans Le droit à la paresse (1883), Paul Lafargue dénonce déjà le fait que les employés travaillent à leur propre perte. Ils contribuent à mettre en place les machines, puis les robots, et maintenant l’informatique et l’IA qui peu à peu les remplacent. Ce processus engendre à chaque étape de nouveaux profits en comparaison desquels les aides sociales ne sont pas grand-chose.
Dignité
Alors que l’on nous bassine avec la « valeur travail », il est bon de rappeler cette expérience. Deux singes voisins activent un système similaire pour obtenir des récompenses identiques. Puis on modifie le cours de l’expérience. La récompense de l’un des singes devient moins intéressante. Que croyez-vous qu’il se produise ? Le cobaye renonce totalement à sa récompense parce qu’il se sent floué par rapport à son voisin. À partir de quel seuil minimal un employé se sent-il floué ? Quel écart faut-il entre le revenu du travail et l’aide sociale, indispensable, pour inciter les gens à travailler ? Où vont les revenus du travail ? Pourquoi certains sont-ils riches sans travailler ? Pourquoi notre société fonctionne-t-elle encore sur des schémas déjà dépassés au dix-neuvième siècle ?
Devise
Naguère, une douce journaliste de France Inter demandait à des invités quel mot de notre devise nationale ils préfèrent. Étonnant dans la mesure où les trois font bloc et sens ensemble.
On pourrait y ajouter la dignité. « Liberté, Égalité, Fraternité, Dignité. »