Tuba,maillot, serviette, la panoplie du vacancier à la mer
13 juillet 2021Le tuba
Le tuba est l’arbre du paradis musulman. Il complète la panoplie de houris qui, avec les palmes, attend le bienheureux musulman pour lequel elles danseront dans les siècles des siècles car quand le tchador, les houris dansent.
Le masque de plongée
Le masque à plonger dans ses propres pensées et à en remonter indemne reste à inventer. Palmes académiques, tuba du paradis musulman et gueuse complèteront efficacement l’usage du masque.
Le maillot de bain
Monokini, bikini, burkini, le maillot se conjugue à l’envi. Ne faudrait-il pas dire maillot à bain comme on dit tasse à café par destination alors que la tasse de café est pleine…de café. Le maillot de bain, littéralement, est un maillot à l’intérieur duquel se tient le bain. Ce qui peut-être plus ou moins gênant suivant l’origine de celui-ci. Ne nous chamaillons pas cependant à propos de maille et de maillot dont certains se passent fort bien sur les plages naturistes.
On évoque un certain Maillot qui aurait été au 18° siècle l’inventeur de ce vêtement et lui aurait laissé son nom. Tout comme le Robert fut la marque du premier biberon français avant de désigner le sein féminin.
La serviette de plage
(et non à plage).La serviette Elle s’est antérieurement appelée « touaille ». La plage est à la fois la bande de terre qui borde la mer et une partie du temps, la plage horaire. Quand notre vie est rythmée par le travail, nous subissons les contraintes des plages horaires. En vacances, nous nous rattrapons en nous vautrant sans fin sur la plage.
Le parasol
Le parapluie n’est pas exclusivement anglais mais il l’est particulièrement. Née vraisemblablement en Afrique, l’humanité inventa d’abord le parasol. Le parapluie s’imposa quand elle s’installa sur les îles britanniques, non pas à cause du climat, mais en prévision de ce qui serait plus tard la City de Londres car le parapluie représente bien davantage un art de vivre qu’il n’est une nécessité. Il fait partie des objets dont on pourrait fort bien se passer mais sans lesquels l’image de certains ne serait pas complète. L’Anglais qui se regarde le matin dans un miroir se doit d’y voir un parapluie, faute de quoi il se sentirait nu et réaliserait aussitôt que ce fondement de la culture britannique serait introduit dans le sien à la manière d’un balai. Bien plus que le brexit, c’est la différence parasol-parapluie qui marque la frontière entre les autres et les Britanniques.
La tong et le tuba : baba
La tong – gougoune au Québec, slache en Belgique toujours en avance d’une génération technologique – est une sorte de chaussure minimaliste qui réussit le miracle de tenir au pied par presque rien. C’est bien davantage vous qui la transportez qu’elle qui vous porte. Cette merveilleuse métaphore de certains mouvements politiques vous colle de manière quasiment insensible en vivant à vos dépens. Il est l’un de ces mouvements dont la composante jeune a adopté cette claquette non pas pour accompagner les discours de ses dirigeants d’une claque sonore, mais parce que l’un des modèles proposés permet, paraît-il, d’imprimer à chaque pas sur le sable immaculé des plages françaises l’acronyme du dit mouvement, matérialisant ainsi son perpétuel grand bond en avant et symbolisant le chemin parcouru tout en donnant la direction de celui qu’il reste à accomplir.
Tong et politique
Au fond, la politique, ne serait-ce pas l’art de convaincre qu’on en fait beaucoup en réalisant si peu ? Remarquons au passage que les Romains faisaient graver ou dessiner la tête de leur pire ennemi sous la semelle de leurs caligae pour lui écraser la tronche à chaque pas. La véritable cause de la décadence de l’Empire romain n’est pas, comme on l’affirme trop souvent, l’extension immodérée des délices de Capoue, ni l’utilisation du plomb dans les canalisations, mais la recherche incessante de prise de poids afin d’écrabouiller la gueule de son ennemi, qui entraîna la destruction par l’intérieur ainsi que par le diabète et le cholestérol.
Nous voyons là, par simple extrapolation, que le poids politique, la volonté de peser sur les décisions, l’économie et d’imprimer sa marque personnelle à la réalité revient à une lente forme d’autodestruction là où la légèreté politico-diététique qui garantit la longévité dans tous les domaines devrait s’imposer.
Notons que les tongs vont le plus souvent par deux.