Un Mérite mérité

Un Mérite mérité

7 octobre 2025 0 Par Paul Rassat

Notons qu’en ancien français le mot « mérite » était essentiellement féminin. Ceci tombe bien parce qu’Évelyne Garlaschelli est nommée depuis le 15 mai 2025 au grade d’officier dans l’Ordre National du Mérite. On reconnaît l’engagement professionnel d’Évelyne Garlaschelli ainsi que son engagement associatif pour le dépistage du cancer du sein ; cause éminemment féminine. C’est M. Bernard Accoyer qui lui remettait cette décoration le 2 octobre 2025 à la Fondation Mérieux de Veyrier. Madame Annie Coutin présidait à cette cérémonie.

Annie Coutin

« En créant l’Ordre National du Mérite, le Général de Gaulle souhaitait reconnaître et récompenser les mérites éminents des personnes ayant consacré leur capacité d’intelligence, de dévouement, de courage mais aussi de cœur, au service d’autrui…

Cette décoration, que va recevoir Évelyne Gardaschelli, représente bien la reconnaissance de la République pour son comportement « remarqué » fait de travail, de talent, de réussite, de rayonnement au service des autres.

C’est la récompense des valeurs fondamentales mises en œuvre dans l’exercice de ses activités professionnelles et de ses actions associatives. C’est également un encouragement pour continuer à servir, à agir au quotidien et à transmettre les valeurs pour lesquelles elle a été reconnue. »

Propos d’Évelyne Garlaschelli pris à la volée

Pour moi, ce qui est important est de tisser des liens, faire des liens, des passerelles, des ouvertures vers de nouveaux horizons. Je suis bretonne, finistérienne. Les Brestois disent toujours : « Je suis Breton, mais de Brest. » Je disais «  tisser des liens ; créer une alchimie entre action et réflexion, c’est toujours une passion pour moi.

Pourquoi je me suis engagée ? C’était mon tempérament, aller vers les autres. J’ai beaucoup aimé mon métier, le droit social, créer du dialogue, y compris avec des gens de qui on ne partage pas les opinions. Ce n’est pas toujours facile mais on apprend. Pourquoi les Soroptimist ensuite ? Le droit des femmes est une évidence ! J’ai dit oui tout de suite lorsque j’ai été sollicitée. J’avais 42 ans, et ça dure encore.

Le cancer du sein ? D’abord une rencontre avec la maladie ; et après, une demande de Line Danjou qui mettait en place le dépistage du cancer du sein. La première action s’est effectuée ici, à la fondation Mérieux, avec les Sorop. C’était une vente de foulards de femmes célèbres qui avait fait la Une du Dauphiné à l’époque. La Une !

L’association de dépistage a été créée à une époque où l’on ne parlait pas des patients, ni du cancer. C’était tabou !

Tout au long de son discours, Évelyne ne cesse de citer, de remercier. On retrouve là son souci du travail en équipe, de la transmission. Elle retrace le chemin de l’association, évoque l’axe retenu en 2022 : rassembler l’art, le théâtre, la musique. Créer, une fois de plus, des passerelles pour redonner confiance. Désormais une majorité de communes s’impliquent dans les marches roses, octobre rose…

C’est un petit peu grâce à nous. Les ronds points en rose, c’était grâce à nous. On était là avant les autres… (et toujours « avec » les autres.)