Un viol est un viol

Un viol est un viol

28 octobre 2024 0 Par Paul Rassat

Les médias reprennent une formule peinte sur un mur : « Un viol est un viol. » Définir une chose par elle-même constitue une tautologie : «  La vie c’est la vie ». Ainsi perçue la tautologie est une sorte de fonctionnement de la pensée en boucle fermée sur elle-même. Une non pensée qui constituait pour Roland Barthes le socle de la bêtise. «  Un viol est un viol » mérite cependant qu’on y réfléchisse.  La formule signifie que, quelles qu’en soient les circonstances, un viol est toujours une infraction, une effraction. Avec ou sans violence extrême, avec ou sans manipulation psychologique, chimique ou autre. L’affirmation « Un viol est toujours un viol » est davantage une ouverture de la pensée qu’un enfermement de celle-ci.

Le viol d’opportunité

 Le mot viol est « Emprunté. au lat. violare « traiter avec violence », « violer », « profaner, outrager », dérivé. de vis « force, violence ». On entend parler, à l’occasion du procès des « viols de Mazan », de viols d’opportunité. L’opportunité, nous apprend le dictionnaire, est une condition favorable, une commodité, un avantage.  Pour qui ? Pour la personne qui viole ou pour la personne violée ?

Il faudrait en finir avec « la culture du viol. »

La culture et l’agriculture ont des origines communes, d’où coupable confusion. Dans La Terre Zola écrit : «  Enfin, Buteau la tenait donc…cette terre si ardemment convoitée…dans une rage faite de désir…c’était une grande passion satisfaite, la joie brutale de la possession… » Les mots possession, pénétrer reviennent dans les phrases qui suivent. Pourquoi ne pas condamner les violeurs à travailler la terre ?

Le  kairos

Il ne faut pas confondre l’opportunité de celui qui profite et abuse parce que l’occasion se présente avec le kairos qui consiste à saisir le bon moment parce que l’on est en harmonie avec le temps, avec l’environnement. L’opportunité est parfois inopportune. Quant à la violence, elle vient du latin vis. C’est à se demander si « donner un tour de vis » ne consiste pas, tout bonnement, à exercer une violence supplémentaire.