Vélo et carnaval

Vélo et carnaval

25 février 2024 Non Par Paul Rassat

Pour aller plus vite, le vélocypède a perdu quelques syllabes et s’est transformé en vélo.  Le vélo véloce est ainsi une apocope, comme le cinéma pour le cinématographe. Du vélocypède, le dictionnaire précise : «  Appareil de locomotion à deux roues en bois cerclées de fer, de diamètre inégal, fonctionnant à l’origine par le seul secours des pieds posés sur le sol, puis perfectionné en 1861 par l’ajout de pédales (draisienne à pédales) jusqu’à l’actuelle bicyclette. » Le dictionnaire cite « Une religion nouvelle s’est récemment fondée […] Je veux parler de la vélocipédie ». Quant à la bicyclette, elle dit bien que qu’elle veut dire avec ses deux roues ou cycles.

La vélomania

Le réchauffement climatique invite à la pratique du vélo. Le grand air fait du bien. Le sport entretient la santé. Et puis, un autre intérêt de cette pratique est que celle ou celui qui pédale devient vélo. C’est un peu comme dans le principe de la terrine : le même mot désigne à la fois le contenant et le contenu. Itou pour le vélo entre le pédaleur et le pédalé : ils forment un tout. Le vélo électrique fausse un peu cette approche harmonieuse mais félicitons-nous : le progrès nous a fait passer de la chaise au vélo électrique.

Les roulettes

Les roulettes sont déjà présentes et permettent d’adapter beaucoup d’activités au réchauffement climatique. Pensez à l’entraînement au ski de fond grâce aux roulettes ! L’une des plus grandes compétitions du genre se déroule désormais sur le Pâquier d’Annecy, en pleine ville. Elle est organisée par Martin Fourcade, c’est dire! Allons plus loin, ne chipotons pas. Dans quelques années le biathlon lui-même se sera totalement adapté et reconverti. Il rassemblera le ski nautique et le tir en apnée, avec fusil de chasse sous marine.

Le carnaval

Le carnaval vénitien d’Annecy est lui aussi appelé à évoluer. On envisage un défilé à vélos. La municipalité et le comité des fêtes sont en pleine réflexion. C’est qu’il faudrait prévoir des costumes adpatés au vélo ! Les fameux paniers faisant bouffer  les robes seraient bannis, les vêtements amples aussi, car interdisant de pédaler, voire dangereux. Rappelons-nous la mort tragique d’Isadora Duncan. Une écharpe, un tissu se prenant dans le pédalier ou dans la roue et ce serait le drame ! C’est pourquoi la réflexion se dirige plutôt vers la tenue de sport classique d’une ou d’un cycliste. Et par extansion du domaine de la pensée, on pourrait décréter que ce sera carnaval toute l’année.

La culture du vélo

Très émouvant lâcher de vélos hier sur la piste cyclable toute proche de la maison. On a l’habitude des lâchers de ballons, de pigeons et d’autres trucs en – on, mais c’est la première fois qu’il m’était donné d’assister à un lâcher de vélos. Il s’agissait de vélos nés en captivité, avec les petites roues, élevés avec amour, huilés, graissés régulièrement, regonflés. Un frémissement d’émotion a parcouru tous les spectateurs quand les cadenas ont été retirés et que les vélos, incrédules, ont commencé à esquisser un mouvement, puis à rouler avec hésitation avant de prendre de l’assurance et de disparaître derrière le premier virage dans un concert de sonnettes. Ils ont été bagués afin de pouvoir contrôler leurs déplacements. Certains ont même été équipés d’un GPS.

La reproduction du vélo

Les spécialistes espèrent produire une étude sur la reproduction du vélo en milieu naturel dès la saison prochaine.

Précisons que l’avantage du vélo en milieu naturel est le cadre.

Quelle évolution ! Depuis ce premier lâcher de vélos écolos en milieu naturel, la demande a été telle que se sont développés les vélos électriques. Ceux-ci sont élevés en batteries afin d’accroître le rendement. On peut se demander si l’adjonction d’électricité ne dénature pas le produit ainsi artificiellement dopé. La polémique sévit entre écolos extrémistes et modérés. À la moindre côte les opinions se rapprochent pour s’opposer de nouveau au premier terrain plat. Ne parlons pas de descente puisque celle-ci se transforme régulièrement et inévitablement en côte dans le sens inverse ! La réalité dépend d’où on la regarde.