Moi je…
4 mai 2023Ce lundi 17 avril 2023, Madame Yaël Braun-Pivet, » Moi je », Présidente de l’Assemblée Nationale, était l’invitée de la matinale de France Inter. L’émission durait 26 minutes, dont dix-sept minutes d’échanges avec les journalistes avant les questions des auditeurs. Disons que sur ces dix-sept minutes, Madame Yaël Braun-Pivet a parlé huit minutes trente. Elle a beaucoup dit « Moi je… » ( Photo : ne pas confondre colombe et pigeon).
Paradoxe de l’égocentrisme
Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale a appelé au calme et à la raison. Elle a reconnu et affirmé « Nous n’avons pas réussi à faire comprendre que cette réforme était indispensable…Nos concitoyens attendent que nous soyons au travail. » Monsieur Riester affirmait récemment que la Première Ministre « est au travail. » Ça travaille dur au gouvernement alors que le peuple revendiquerait le tournage de pouces ! Calme, raison, travail. Et pendant ce temps, Madame la Présidente de l’Assemblée, en huit minutes trente à peu près prononce vint-et-une fois « Moi je… » et vingt fois « Je ».
Je, je, je, je, je…
Douze fois par minute environ, elle impose une première personne qui contredit le message apparemment soutenu. Un « Moi » et un « Je » omniprésents par rapport aux pronoms « Nous » et « On » dont on ne sait pas toujours qui ils désignent dans la bouche de Madame Braun-Pivet. « Je trouve, je crois, je suis convaincue, je vois, je l’entends… » Autant d’expressions d’une subjectivité qui contredit le calme et la raison invoqués.
Inconscience ?
Quand les journalistes relèvent l’ambiance « fin de règne » qui règne actuellement, la Présidente de l’Assemblée Nationale répond train de réformes. N’a-t-elle pas compris que le train devrait changer de direction, inventer d’autres rails ? Ne serions-nous pas une fois de plus dans les travers de la ligne droite et de l’ultra solution ? « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » Il semblerait, Madame la Présidente, que l’Assemblée divise davantage qu’elle ne rassemble, et que le Perchoir élève l’ego.