Lagardère et la culture
1 août 2023Si tu ne vas pas à la culture, la culture viendra-t-a toi par la grâce de Bolloré via Lagardère. Ou c’est tout comme. Le citoyen devient un usager et un consommateur. Les spécialistes examinent comment il « consomme » de la culture. Relevons qu’il n’y a plus la culture, mais de la culture. Elle est devenue portionnable, servie en barquettes. Elle peut être partagée lors de festivals, d’expositions à renommée mondiale. Sinon, il est possible de la réchauffer chez soi aux fours micro ondes des écrans. Il en va de la culture comme de la qualité. « On a mis de la qualité » peut dire Didier Deschamps à la suite d’un match. Il y a donc des morceaux de culture ou de qualité dans la société comme il y a des morceaux de fruits dans le yaourt.
Si tu ne vas pas à la culture…Lagardère…
Et c’est ainsi que la culture portionnable est devenue mobile. Socrate à vélo, Sartre à la plage, Un été avec Montaigne, avec Colette. La culture s’adapte au citoyen devenu usager consommateur. Une petite cuiller de Jankélévitch pour maman, une d’Homère pour papa. Pourquoi pas une cuillerée à soupe d’Œdipe pour papa et maman ?
Allons un peu plus loin
À ce besoin de portionnalité mobile ou de mobilité portionnée, pour quoi ne pas ajouter la géolocalisation qui nous rend tellement de services ? Ceci donnerait : Marat dans sa baignoire. Proust dans son lit (et à la plage de Balbec). Rousseau dans son herbier. Voltaire dans son jardin. Archimède dans sa baignoire. Newton sous son pommier. Diogène dans son tonneau. La question qui émerge de tout ce jeu est : est-ce la culture qui nous emporte ou bien nous qui l’emportons en nous ? La bonne réponse pourrait être : les deux à la fois.