La Fondation Salomon. Impressions d’expositions

Promenade aléatoire entre des photographies et des impressions prises lors d’expositions organisées par la Fondation Salomon pour l’Art Contemporain.

Impressions et parcours

Que reste-t-il, pour le visiteur, des expositions qu’il a vues ? En apparence rien. En réalité un chemin, peut-être. Rectiligne pour l’expert qui empile des connaissances afin de les resservir telles quelles ou bien cuisinées à sa sauce. Il en est de même pour les lectures. À quoi servent-elles ? À passer un examen, un concours ? Ou bien à rien ? Si elles sont faites dans un but immédiatement utilitaire, elles risquent de s’évaporer rapidement. Si elles ne servent à rien, alors elles peuvent infuser tranquillement. Elles forment un réseau souterrain, à la manière du mycélium dont on ne voit que la partie émergente, les champignons.

Appuyer sur le champignon ?

Certains vous servent des champignons achetés au magasin le matin même, ou bien en conserve. Mais quel plaisir de déguster des champignons cueillis par vos soins ! Quitte à rentrer bredouille. Pareil pour les expositions. C’est la promenade qui compte, autant ou presque que le produit. L’aventure. La découverte. Ce mélange de déjà vu et de nouveauté à visiter des expositions dans un même lieu au fil du temps. Le sous-bois est identique mais change au fil des saisons. Alors naît une conversation.

« Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre »

Se tissent d’une exposition à l’autre des fils qui permettent de percevoir une trame artistique et personnelle à la fois. C’est vivre à la fois le présent et le passé, essayer un mot à la place ou avec un autre. On conjugue. On se conjugue. Naît une cartographie esthétique intime que nous projetons sur le lieu d’exposition. C’est, d’une certaine manière, nous que nous exposons. Sur les murs et les cimaises nous nous projetons.