L’union politique

À gauche, appel à pétition

 « La gauche a la responsabilité historique de gagner les élections présidentielles pour initier la lutte contre le réchauffement climatique et réguler une économie libérale devenue incontrôlable. Cette victoire n’interviendra qu’à une condition : une candidature unique pour rassembler les forces écologistes et sociales de France. » Voici l’appel à l’union à gauche.

Le dessin de bonobos est de :

À droite « façon puzzle » sans la gouaille d’Audiard

Dans un article du Figaro, Benjamin Morel pense que « l’offre politique à droite est trop diverse » pour réaliser l’union des droites prônée par Éric Zemmour. On notera le vocabulaire technique qui assimile la politique à un produit consommable.

Les décisions collectives fragiles

Dans Les décisions absurdes III, le sociologue Christian Morel pointe trois types de décisions collectives fragiles.

— « Les décisions politiques recherchent la mobilisation collective. On est prêt à payer un prix élevé pour assurer la mobilisation, pour que chacun y trouve son compte. Ce qui est recherché n’est pas la bonne solution, mais l’adhésion. » D’où fragilité de cette accord.

— Les décisions composites sont prises dans le cadre d’une division du travail. Leur fragilité vient de ce que personne n’a une vue d’ensemble du contexte et de la démarche.

— « Enfin les décisions intersubjectives sont celles où les acteurs se mettent d’accord sur un raisonnement….L’absurdité potentielle de ce type de décision est qu’on peut tomber d’accord sur n’importe quoi.

Façon puzzle toujours

Christian Morel souligne que les décisions panachent souvent ces trois fragilités. C’est ainsi que l’on conclut des accords politiques uniquement pour conquérir le pouvoir. On se met d’accord sur un raisonnement que les chiffres démentent pourtant. La nuisance des immigrés, par exemple. Ou bien la nécessité absolue de sécurité avant toutes choses. Ou bien la menace d’un grand remplacement. Sur ce raisonnement défectueux on bâtit une adhésion de circonstance. Chacun y garde son propre point de vue partiel et partial lié à ses intérêts les plus personnels.

Fidélité chérie et ré-union politique

Et c’est ainsi que pour rester fidèle à son absence de principes et de valeurs réels, des élus, des irresponsables politiques jouent aux chaises musicales avant les grands scrutins. On change d’étiquette, de parti, de courant au gré des circonstances, des chances de succès de bidule ou de machin. Éric Woerth, Gérald Darmanin, Guillaume Peltier, Bruno Le Maire, Nicolas Bay et bien d’autres sont les dignes successeurs d’Edgar Faure qui se plaisait à déclarer « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. » C’est donc souvent sur du vent que se fait la politique.