Premier mai, mais…

Premier mai, mais…

1 mai 2022 Non Par Paul Rassat

Le premier mai est à la fois Journée mondiale du Travail, Journée mondiale du rire et Journée mondiale des Mères endeuillées. Il pourrait être cette année la Journée Mondiale de l’Ukraine pour ces trois raisons dont on ne comprend pas très bien comment elles se combinent habituellement.

Marronniers

Plus la science et la génétique progressent et nous montrent à quel point chaque individu est unique, plus s’imposent la mondialisation, le regroupement. Les journaux indépendants disparaissent, rachetés par des grands groupes, tout comme les maisons d’édition. La publicité, la mode vestimentaire, culturelle s’abat de la même manière sur tous les pays. C’est un peu comme si, se sentant unique, l’individu devait se rassurer en devenant comme tout le monde.

Exit la diversité

 Ce mouvement a commencé tôt, avec les religions monothéistes, ce qui expliquerait leur lien avec le capitalisme. Avec le judaïsme d’abord, la religion chrétienne ensuite, finies les religions polythéistes qui permettaient de croire en ce qu’on voulait, d’adopter les dieux des voisins, d’en essayer de nouveaux pour se façonner sa propre croyance au libre- service de la foi artisanale. Le même dieu pour tous, partout, un rite unifié et déjà l’exterritorialité avec le Vatican au-dessus des lois locales. Ceci est le principe   de la société multinationale, qui façonne les goûts, crée des besoins pour y répondre avec ses arguments, faisant coïncider la demande avec l’offre. Je vais te dire de quoi tu as besoin, tu as besoin précisément de ce que je te propose. Ça tombe bien, non ? Un dieu unique, une boîte de petits pois, de la musique en anglais (Ça « sonne mieux »), du coca….

Marronniers divers

En fin de compte, il semblerait que l’évolution des sociétés humaines aille vers un minimum de diversité. Pour se rassurer ? Se tenir chaud ? Nous faisons disparaître les espèces animales et végétales comme la diversité culturelle, commerciale sous couvert d’une apparente variété. Reste peut-être l’art, s’il résiste suffisamment aux circuits commerciaux qui ressemblent de plus en plus à ceux de la F1 avec un seul vainqueur à l’arrivée.

Parallèlement la vie est de plus en plus répétitive, à la manière de ces marronniers qui fleurissent régulièrement dans les médias : la semaine du blanc, le salon des vins, la rentrée médiatique, politique, sociale, scolaire, le 50° anniversaire de la grande surface voisine, le printemps et l’été saisons des mariages, l’automne et l’hiver saisons des divorces…

   Chacun devient son propre marronnier et finit par être marron.

Marronnier, mais…

Globale  ou syllabique ? la méthode de lecture.

Notre école est médiocre. Elle forme des illettrés. Elle va mal et ne transmet plus les valeurs. Cette antienne, comme tous les marronniers, finit par bercer et par rassurer. On a l’air en tête et l’on ne fait même plus attention aux paroles. Il en va de même de certains discours fatalistes qui, paradoxalement, rassurent. « L’école va mal. », c’est rassurant. Sinon, de quoi parlerait-on ? Les marronniers nous donnent la preuve que nous sommes toujours en vie et que les repères sont toujours là, comme on écoute de la musique anglo-saxonne sans comprendre les paroles juste parce que la langue anglaise swingue mieux, paraît-il, que le Français. N’est pas Nougaro qui veut.

Mai, mais

Mais :

« On n’est pas là pour se faire engueuler

On est là pour voir le défilé… »