Antisémitisme

Ces réflexions sur l’antisémitisme sont inspirées par l’article que lui consacre Odon Vallet dans Petit lexique des mots essentiels. On cite souvent des sentences qui, à force de reprises, perdent toute leur force. «  Ce qui ne me tue pas me rend plus fort… » devenu élément de langage. «  Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde » selon Camus.

Sémitisme

Odon Vallet rappelle que le mot d’origine allemande est repris ensuite en France par Édouard Drumont, lui-même anti-juif. Le sémitisme est en réalité une tournure propre à la trentaine langues sémites. Ce mot traite de linguistique. L’antisémitisme confond la langue, la civilisation et la religion. Ajoutons que cette confusion déborde de ce cadre puisque les sémites sont les descendants de Sem, dont font partie aussi bien Arabes que Juifs. Certains arabes étant chrétiens, et de nombreux musulmans n’étant pas Arabes de par le monde.

Odon Vallet écrit «  L’antisémitisme, au sens propre du terme, recouvre une double haine contre les Juifs et les Arabes, les fils d’Israël et ceux d’Ismaël, si proches dans leurs cœurs de mal aimés et dans leur corps de circoncis. Le procès Papon a montré comment une même police pouvait tour à tour livrer des Juifs aux nazis et jeter des Arabes dans la Seine. »

Anti

Nous rejoignons les théories de René Girard. Le bouc émissaire et la violence sont le fondement, la fondation des civilisations et des religions. Il faudrait être «  anti » pour se sentir exister. Ceci nous permet de réfléchir au sens des mots contraire, opposé, inverse. Les contraires s’excluent. Les opposés se situent l’un par rapport à l’autre, les inverses se répondent. Il faudrait ajouter à cette liste les compléments. Et peut-être, une fois encore, avoir recours à l’oxymore qui transcende les contraires, les opposés et les inverses. Au fond, l’oxymore ne serait-il pas cette fameuse sortie par le haut ?

Confusions ?

C’est, finalement, à se demander si ces confusions ne seraient pas volontaires. À l’antisémitisme, improprement employé, s’ajoute le sionisme pour pousser encore plus loin la confusion. Et l’on n’oubliera pas, presque pour le plaisir, l’amalgame entre les États- Uniens et les Américains. Amalgame qui n’a rien d’une innocente confusion mais qui relève d’une forme d’impérialisme.