Apprendre des autres

31 juillet 2022 Non Par Paul Rassat

Quelques lignes tirées du livre d’Irvin Yalom La malédiction du chat hongrois. On y apprend qu’apprendre se fait dans les deux sens. Talpa a sans doute eu déjà l’occasion d’exprimer la même chose à propos de la transmission. Un professeur qui n’apprend pas de ses élèves est stérile. On fait se sentir inutile une personne âgée de qui on pense ne rien avoir à apprendre.

L’enfer de l’égoïsme

« Un rabbin discutait avec le Seigneur du Paradis et de l’Enfer. « Je vais vous montrer l’enfer », dit le Seigneur. Il entraîna le rabbin dans une pièce où se trouvait une grande table ronde. Autour, des gens affamés et désespérés. Au milieu de la table trônait un énorme plat en sauce qui sentait si délicieusement bon que le rabbin en saliva. Chaque personne tenait une cuiller à très long manche. Si les longues cuillers atteignaient le plat, leurs manches étaient plus longs que les bras des convives, ce qui les empêchait d’amener la nourriture à leurs lèvres. Personne ne pouvait manger. Le rabbin vit bien que ces gens souffraient terriblement.

Le Paradis du partage

« Maintenant, je vais vous montrer le Paradis », dit le Seigneur.

Ils entrèrent dans une autre pièce exactement semblable à la première : même table ronde, même plat de victuailles. Comme précédemment, les convives étaient munis de cuillers à trop long manche, mais là, tout le monde était bien nourri, grassouillet, joyeux et bavard. Le rabbin ne comprenait pas. « C’est très simple, mais ça demande certaines qualités, expliqua le Seigneur. Dans cette pièce, vous voyez, ils ont appris à se nourrir les uns les autres. »

« Quand j’étudiais la médecine, on m’a appris l’art de regarder, d’écouter et de toucher…En apprendre sur le patient, c’était ça l’affaire de l’école de médecine. Mais apprendre des patients ?…permettre à nos patients d’être nos enseignants. »