Chèque et assistanat

Chèque et assistanat

24 août 2022 Non Par Paul Rassat

Le chèque est baladeur. Comme bien d’autres mots, il est passé de l’ancien français à l’anglais. De eschec (souche) à check. Le mot désignait au départ la souche qui permet de vérifier l’origine d’un chèque et de lutter contre les chèques en bois et autres arnaques. Check signifiait initialement « contrôle, vérification ». Rien à voir avec Cheek to cheek, ni avec le cheik (h) arabe.

Chèque assistance

Le gouvernement annonce une hausse du montant des chèques de rentrée scolaire afin d’aider les familles en difficulté. Après les chèques devenus tickets restaurant, le chèque transport permet d’alléger les déplacements. Le chèque vacances permet d’établir une distinction entre assistés et très pauvres. Le chèque énergie en donne. On a envisagé le chèque essence. Stationnement. Alimentation. Air pur. Le chèque « Je traverse la rue pour trouver un travail ». Poussé jusqu’au bout de la logique, le chèque assistance serait l’application parfaite du communisme «  À chacun selon ses besoins. » On pourrait même imaginer un chèque de zéro euro pour les plus nantis afin d’assurer une parfaite équité.

Du chèque à l’assistanat

Mais que croyez-vous qu’il arriva ? On préfère garder  le système du chèque ponctuel qui permet de transformer le bénéficiaire en assisté. Ce système présente l’avantage de maintenir une grande partie de la population dans la dépendance. Et qu’elle se complaît dans cette situation. C’est du Zola 21° siècle : dépendance, illettrisme, ce dernier dénoncé par un homme politique devenu Président dont le gouvernement peine à recruter des professeurs.

Bis repetita

Ce système n’est pas nouveau. C’est celui que les pays riches (développés ?) ont longtemps utilisé avec les pays pauvres ( le Tiers Monde ? Les pays en émergence ? Les pays en voie de développement ?) — Je te donne ce qu’il faut d’aides pour que tu m’achètes ce que je produis. Ça fait tourner la machine. 

Citoyen ou consommateur ?

Nombre de nos problèmes viennent de ce que tout individu est considéré comme un consommateur avant de pouvoir être un citoyen. Même de bonne volonté, comment un gouvernement peut-il lutter contre l’emprise de la consommation et de la publicité sa fille aînée ? Il y participe d’ailleurs assez volontiers car il pense y trouver son intérêt qu’il croit être celui de son pays.

«  C’est la fin de l’argent facile »

L’inflation renaît. «  C’est la fin de l’argent facile » disent les autoproclamés spécialistes. Il aurait fallu signaler au commun des mortels que l’argent avait été facile. Les plus démunis auraient pu s’en procurer. Autrefois les femmes dites légères étaient faciles. L’argent devient donc lourd. Il va falloir creuser plus profond pour en atteindre les gisements et le libérer. Comme il faut, entend-on dire, libérer le travail. Femme libérée chantait Cookie Dingler. Entonnons Travail libéré.