Colonisation, hybridation et acculturation

Colonisation, hybridation et acculturation

24 décembre 2022 Non Par Paul Rassat

Déjà, les Bretons et la colonisation

« Agricola, le général romain qui conquit la Bretagne, vit bientôt les Bretons porter la toge, fréquenter les théâtres, se nourrir couchés ou habiter des maisons rectangulaires, comme des Romains, et bredouiller le latin. Tacite, son gendre, écrit : «  Ils appellent civilisation les marques de leur asservissement. » Les Bretons avaient leur costume, leurs manières, leur langage, qui n’étaient pas moins dignes que ceux des Romains. Mais il leur a semblé que le mode de vie du vainqueur ridiculisait leur barbarie. Ainsi, non  seulement ils renonçaient à leur culture mais en singeaient une autre, qu’ils s’appropriaient, dégradant à la fois la leur et celle du vainqueur. » Armand Farrachi Le triomphe de la bêtise.

Burcola

Qui se souvient de ces futurs colonisés recevant leurs colonisateurs à bras ouverts ? Ils en attendaient des écoles et des routes ?  Personne puisque cela n’a pas existé. Ils devinrent la matière première de la colonisation. Les guerres de conquête et l’occupation ne réussirent pas. Vint le temps des indépendances. Les guerres économique et culturelle associées prirent le relais. Soda et nourriture rapide. Coca et Mac Do. Souvenir de ces discussions en Afrique. Les gens s’y disaient vigilants, prêts à accepter ce qui leur était profitable et à rejeter le reste. Tu parles !

Pléonasme schizophrénique

Une actrice déclarait ce jour à la radio «  Avoir des films feel good, ça fait juste du bien. » Littéralement «  Des films qui font se sentir bien font juste du bien. » Olé ! Elle déclarait juste après avoir participé à « un call back ». Une deuxième audition après un premier tour.

Colonisés et fiers de l’être

Nous avons été Charlie. Serions-nous tous Bretons ?  Fiers d’adopter une sorte de sabir à base d’anglais pour faire genre. Qu’est devenue « l’exception française » en matière de langue ? Cette soumission à un anglais dominant signe l’acceptation d’une colonisation économique, culturelle et linguistique. « L’hybridation est une bonne chose » me disait quelqu’un. Il semblerait que l’hybridation soit un croisement naturel, un échange bienvenu et enrichissant quand il l’est pour les deux parties. La colonisation linguistique et culturelle n’est pas une hybridation.

Petit papa noël

Heureusement pour lui Emmanuel Macron a déclaré urbi et orbi qu’il n’était pas le père noël. En 1951 les Dijonnais brûlèrent en place publique un mannequin à l’effigie du père noël. Même Claude Lévi-Strauss analysa le phénomène. Depuis,  Halloween est venu épauler le barbu, on fait du footing, du snacking, on twiste un plat, de la food street, du street art , on descend dans la street à tout bout de champ mais on refuse que , bien sûr, le pouvoir soit dans la rue. Petit papa noël, quand tu descendras du ciel, n’oublie pas la météo. Regarde à droite et à gauche avant de traverser la rue pour trouver, dans la vraie vie, un vrai boulot .