Confiance

Confiance

30 avril 2023 Non Par Paul Rassat

« Croire vient du latin credo signifiant «  je donne (do) ma confiance » (cred) ». C’est ce qu’écrit Odon Vallet dans son Petit lexique des mots essentiels. Ainsi croire en l’avenir, c’est avoir confiance en l’avenir. Croire en quelqu’un, c’est avoir confiance en lui. Cette confiance résulte-t-elle de la somme de savoirs ? De choses que l’on connaît de cette personne, de son action, de ses décisions, de sa capacité d’analyse ? Apparemment cela ne suffit pas. Les différents partis politiques affichent des chiffres, des statistiques, un passé, un programme à partir desquels leur faire ou non confiance. Alors, pourquoi n’y a-t-il pas qu’un seul parti ? Celui de l’objectivité rigoureuse, indiscutable. On fait dire à Aristote «  Le total est supérieur à la somme des parties. » La confiance doit se situer entre la somme et le total.

Et pourtant

 « Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle… d’une autre personne, qui fait que l’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence ». Telle est la définition que le TLFi donne de la confiance. Celle-ci serait une « croyance spontanée » bien que l’on nous dise que « l’habit ne fait pas le moine » et que Donald trump son monde.

Cote et confiance

On apprend que, depuis la réforme des retraites, la cote de popularité d’Emmanuel Macron a chuté à 26%. La cote de popularité se confond-elle avec la cote de confiance ? Par définition, la cote est «  la part que doit payer chaque contribuable ». Ou le cours d’une valeur, le chiffre porté sur une carte et le point portant ce chiffre : d’où la cote d’alerte… La cote vient du quota latin. La dette française n’aurait pas très bonne cote actuellement. Une agence l’aurait dégradée. Il paraît que l’on aurait peur de réactions par rapport à l’économie française. Ainsi, ce ne sont pas les décisions qui inquiètent, mais les réactions qu’elles peuvent susciter. Encore une question de confiance.

Cotte

L’étymologie de la cotte est différente. Celle-ci s’impose quand la cote de popularité et de confiance est au plus bas et qu’il faut se protéger. Elle est maintenant remplacée par des gardes du corps, par la mise à distance d’éventuels manifestants. Peut-être un article sur le garde-fou s’imposera-t-il bientôt.

À qui faire confiance ?

Jacques-André Bertrand, déjà cité par Talpa écrivait « Il faut faire confiance aux gens. À qui d’autre pourrions-nous faire confiance ? » Il avait raison car les chiffres, les statistiques, les informations, les connaissances sont élaborés, mis en forme, partagés par des gens. Ils ne résultent pas d’une sorte de génération spontanée. Alors, pour faire confiance aux gens, soyons méfiants, exerçons notre esprit critique. Et ne passons que très prudemment de la « confiance à » à la « confiance en ».