Déchets

Déchets

12 mars 2024 Non Par Paul Rassat

Les déchets posent de plus en plus problème. Là où deux ramassages hebdomadaires allégeaient les poubelles, on est passé à un ramassage par quinzaine. Comment faire ? Talpa pense avoir la solution. Nous vivons un paradoxe stressant et déstabilisant : d’un côté nous devons consommer de plus en plus pour faire tourner notre économie grâce à laquelle ruissellent les richesses qui inondent notre société avant que le réchauffement climatique prenne le relais, d’un autre côté il nous faut produire de moins en moins de déchets. Comme la qualité et l’utilité de ce qui est vendu ne vise pas ouvertement au «  zéro déchet », Talpa propose ceci : que les grandes surfaces et d’autres magasins vendent directement à leurs clients des déchets bien emballés. Des déchets propres, en quelque sorte.

Circuits très courts

Les clients seraient invités à déposer ces déchets dans les réceptacles prévus à cet effet à proximité immédiate des magasins. Cette proposition a le mérite d’entrer dans les circuits courts, voire très courts que l’évolution économique et écologique exige. Resteraient , en dehors de ces achats de déchets « propres », des produits zéro déchet.

Circuit étymologique

Notons que le mot déchet vient du verbe déchoir. La proposition de Talpa présente aussi l’avantage indiscutable de revaloriser des déchets qui auraient chu dans la hiérarchie économique. Nous ne prétendons pas illustrer ainsi l’adage chrétien «  Les premiers seront les derniers », et vice versa, mais cette approche pourrait correspondre à un nouveau regard porté sur la hiérarchie sociale.

Épitaphe

Toujours à la pointe de la réflexion, Talpa propose aussi de remplacer les banales ou menteuses épitaphes par une évaluation chiffrée, précise et objective de l’empreinte carbone du défunt au cours de sa vie. Vaste entreprise qui nécessitera l’implant de capteurs sur tous les nouveaux nés. Jusqu’à maintenant, chacun souhaitait laisser de sa vie une trace. L’empreinte fera foi.

Réflexion sur le circuit court

Autrefois, à la mort de son chef, qui devint son seigneur, et plus tard le sire, la horde, au cours d’un festin, mangeait celui-ci afin d’hériter de ses qualités. Avec l’invention du feu, on fit cuire le corps au court bouillon afin de mieux partager le sire cuit. Cette cérémonie avait aussi pour but de souder la communauté réunie symboliquement en cercle. Si l’orthographe moderne est devenue circuit, le mot évoque toujours une forme plus ou moins circulaire. Un circuit court, en somme.

Le circuit court a ses limites.

Les essais de course de F1 sur circuit court de 500 mètres ont montré les limites et les dangers de l’exercice. En athlétisme, l’initiative qui consistait à limiter les épreuves de marche et de course à une distance maximale de 800 mètres a tourné court. Citons aussi cette île qui fit soudain fortune grâce à la découverte d’une matière première et les nombreux accidents qui s’ensuivirent : l’unique route insulaire était trop courte pour les performances des bolides que s’achetèrent les habitants.

Réfléchissons longuement aux circuits courts, prenons du recul afin de définir les bonnes distances.