Docimologie

Docimologie

25 mai 2022 Non Par Paul Rassat

Le TLFi nous apprend que la docimologie est la « science des examens et des concours, étude de la qualité et de la validité des différents systèmes de notation scolaire et de contrôle des connaissances. » Science, examens et concours…on ne fait plus sérieux !

La docimologie au doigt mouillé

De savants ouvrages découvrent les dessous de la docimologie. Appliquée à l’évaluation scolaire elle livre un contre champ passionnant. On apprend par exemple que les croyants ont plus de mal à attribuer un vingt sur vingt à une copie. Il est vrai que la perfection ne peut être que réservée à Dieu. D’autres ne mettent jamais telle ou telle note sans en avoir conscience. Un douze peut être rattaché à la date d’un accident, un quatorze à la date d’un décès…La science a bon dos, qui recouvre les approximations de l’évaluation.

La volupté de l’évaluation et de la sanction

 Dakar. Années 70.Les professeurs se retrouvent dans une salle pour « harmoniser » les corrections des copies d’un examen. Certains interviennent sur chaque point de détail, faisant preuve d’une conscience professionnelle poussée à l’extrême. Comment sanctionner telle ou telle faute de la dictée ? Les uns ont besoin d’être rassurés, de sentir que leur correction sera juste, c’est-à-dire semblable à celle de tous ; d’autres, me semble-t-il, parlent pour avoir l’impression d’exister. Je suis jeune, je débute, j’écoute. L’émerveillement se dissipe peu à peu et disparaît totalement lorsqu’un collègue agrégé questionne « On enlève combien de points quand le candidat a oublié l’accent sur volutés ? » Simple faute d’usage pour certains ; faute grave pour d’autres. L’absence d’accent change le sens du mot. Inadmissible !

Évaluer, c’est souvent s’évaluer soi-même

Le débat fait rage jusqu’au moment où je relève que le mot voluté n’existe pas, qu’il fallait lire volutes , que l’accent n’en est pas un, mais une tache provoquée par la mauvaise qualité de la duplication.

De l’évaluation à la nomination

On le voit, les décisions se prennent assez souvent sur des bases irrationnelles ou erronées. Qu’en est-il de celle d’Élisabeth Borne ? Talpa creuse au-delà des considérations politiques. Avec ce choix, le Président est assuré que la Première Ministre borne régulièrement à Matignon. Il est ainsi facile de la suivre, de la précéder et de la téléguider. On aura remarqué cette tendance d’Emmanuel à s’imposer par le biais des gens qu’il choisit. Édouard Philippe. Quel est le patronyme ? À qui s’adresse-t-on en lui parlant sinon à celui qui l’a choisi ? Jean Castex, lui, en est à repeindre ses volets après avoir servi. Besoin inconsciemment avoué de se refaire une identité, un espace personnel à ses couleurs.

Borne to be à Matignon

Ça y est, on sait! Il y a eu quelques changements dans l’équipe. Borne, au numéro dix est capitaine et distribue le jeu. Darmanin est gardien de buts. Le Maire gère. Moretti est juge / arbitre. Macron demeure président de la fédération. Blanquer redevient ambianceur. Schiappa va couper des citrons ailleurs. Roselyne reste Roselyne.

Le dessin est de © Franz Schimpl

Souveraineté

Rima Abdul Malak à la culture. RAM pour avancer. Une ministre « des sports et des Jeux olympiques ». Panem et circenses? Un ministre est chargé de la souveraineté alimentaire. Un autre de la souveraineté industrielle et numérique. Damien Abad s’occupe, lui, de l’autonomie et des personnes handicapées. Pas de leur souveraineté. La souveraineté est « l’exercice du pouvoir par un monarque ». Puis « une qualité propre à l’État impliquant l’exlusivité d’une compétence sur le territoire national ». Le souverain est étymologiquement au-dessus de tout et dérive du latin « supranus ». Le contrôle souverain fonctionnerait-il sur le modèle des sphincters? On nous annonçait un gouvernement resserré. Il y a du relâchement!

Talpa s’emballe ?

Non, Talpa ne s’emballe pas mais continue de creuser. Après avoir lancé avec succès l’Institut National de Colorimétrie Politique, Talpa attire avec pertinence l’attention sur l’irrationalité de la politique  qu’on nous sert, ainsi que l’économie, comme rigoureuse, efficace, reposant sur des analyses dites parfois fines. Elle est pas fine mon analyse ? Borne ne serait qu’un relais.