La bio d’ici

  La bio d’ici

24 mai 2022 Non Par Paul Rassat

Le Salon Solucir se tenait à Annecy-le-Vieux les 17 et 18 mai derniers. Stands, conférences, ateliers accueillaient les nombreux visiteurs. Impossible de rendre compte de tout. Alors Talpa a été tenté par La bio d’ici parce que la démarche touche tout un éventail de domaines. Conversation avec Christine Viron.

La Bio d’ici, société coopérative locale

Je suis co-fondatrice, directrice et co-gérante de la structure. Nous sommes une société coopérative d’intérêt collectif. Notre outil est là pour les producteurs, pour répondre à des enjeux collectifs de santé publique, d’environnement, de relocalisation de l’économie. Nous sommes une plate forme de producteurs et de transformateurs bio locaux. Notre destination principale est la restauration collective sur le territoire des pays de Savoie et sur l’Ain. Nous n’irons pas au-delà. Notre raison d’être est de rendre la qualité alimentaire bio accessible au plus grand nombre sur ce territoire.

Une interface bien concrète

Accessible, c’est-à dire que le prix fait partie de l’enjeu ?

Par la restauration collective nous touchons des gens qui ont des difficultés à manger correctement. Nous développons des lignes bio locales avec des producteurs de manière que les débouchés soient pérennes et rémunérateurs.

Vous êtes l’interface entre producteurs et consommateurs.

Une interface concrète. Nous avons une plateforme physique, logistique Notre approche est globale. Nous ne nous contentons pas de remplacer une carotte pas bio par une carotte bio. Ça reviendrait forcément plus cher. Mais dans un produit bio local, il y a beaucoup de valeur en matière de santé, d’environnement, d’emploi…

Penser et agir autrement

Il faut donc faire prendre conscience que ce changement peut-être plus coûteux au départ est rentable et bénéfique à long terme.

Et il faut aussi cuisiner autrement. Avec l’ADAbio nous assurons en aval des formations, la sensibilisation. Nous sommes complémentaires. Il faut apprendre à vraiment faire autrement, comme dans toutes les démarches de transition. Il en va de même pour les particuliers. Si vous vous contentez de remplacer les produits traditionnels par du bio, vous faites exploser votre budget. Il faut travailler des produits bruts, de saison, revoir les grammages, limier le gaspillage, rééquilibrer les apports en protéines.

Une approche globale

Il y a beaucoup de débats là-dessus, comme à Lyon.

 Parce qu’on mélange les enjeux de santé et les enjeux politiques. Il ne faut pas arrêter de consommer de la viande. Il en faut moins mais mieux. L’objectif est de développer des filières de qualité. Les produits en vrac, les conditionnements plus importants sont intéressants pour limiter les emballages à usage unique, qui ont un coût.

Vous êtes capables d’estimer tout ça ?

Nous le faisons avec l’ADAbio. Tout ceci est une conduite de changement à laquelle nous participons en apportant des solutions concrètes. Nous réfléchissons au volet pédagogique de cette démarche. Il serait souhaitable d’y associer les enseignants, les programmes.

Décloisonner

Tout le monde y a intérêt. Les enfants qui mangent mieux sont plus concentrés. Ils peuvent aller voir la ferme d’à côté et travailler l’alimentation par le biais des mathématiques, de la géographie, de la SVT, du français, de l’histoire… Nous nous introduisons dans ce système de l’enseignement par l’intermédiaire de certaines écoles expérimentales.

Vous avez des contacts avec des chefs ?

Par l’intermédiaire du réseau Les pieds dansl’plat. C’est un réseau de chefs et de diététiciens qui travaille sur la transition alimentaire pour revisiter les menus.

Pourquoi êtes-vous venue à cette démarche ?

Oulala !

C’est là qu’on apprend que la philosophie , santé de l’esprit, mène à la santé du corps (et de l’esprit). Olivier Barry, maire délégué de Seynod a assisté à une partie de notre conversation, qui continue entre Christine Viron et lui, tout naturellement.