Écologie des relations

Écologie des relations

9 juin 2024 Non Par Paul Rassat

Quelques lignes tirées du livre de Philippe Descola Une écologie des relations. « …ces différentes formes de collectifs ont des rapports à la Terre qui sont extrêmement différents. Ces rapports ne doivent pas être envisagés à la manière dont nous les concevons en Europe, depuis l’Empire romain, mais aussi à partir des XVIIe et XVIIIe siècles, comme un mouvement d’appropriation progressif des communs par les humains, des individus ou des collectifs. Au contraire, ils doivent être envisagés comme des formes beaucoup plus différenciées dans lesquelles les humains sont plutôt des prolongements d’un environnement, d’un milieu de vie, ou comme les membres d’un collectif plus large englobant des non-humains, plutôt que comme des forces qui s’approprient des territoires. »

Le discours de Dakar

Voici un extrait du discours prononcé par Nicolas Sarkozy en juillet 2007 à Dakar.  Extrait situé  parmi des circonvolutions oratoires peut-être dues à ce que ce discours a été prononcé pendant la saison des pluies. Saison difficile à cause de la température et du fort taux d’humidité dans l’air qui peuvent aller jusqu’à chahuter le fonctionnement des neurones. Le Président y usait de cette fameuse prétérition qui consiste à dire qu’on ne va pas dire ce qu’on va dire. «  Je ne vous donnerai pas de leçons, mais… »

Le drame du Président

« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.

Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès.

La place de la nature

Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance.

Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin.

Le problème de l’Afrique et permettez à un ami de l’Afrique de le dire, il est là. Le défi de l’Afrique, c’est d’entrer davantage dans l’histoire. C’est de puiser en elle l’énergie, la force, l’envie, la volonté d’écouter et d’épouser sa propre histoire. »

Descolarisons

Descolarisons, faisons du Descola ( très approximatif). De quel progrès parle Nicolas Sarkozy ? De quelle nature ? De quelle Histoire ? En 2010, Nicolas Sarkozy déclarait « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement, parce que là aussi ça commence à bien faire. » N’oublions pas ses charges contre le droit de l’hommisme. Le livre de Philippe Descola s’intitule Écologie des relations.