Être, faire, égaler

Être, faire, égaler

24 août 2024 0 Par Paul Rassat

Être, faire, égaler sont-ils égaux? Ont-ils la même signification en mathématiques? Il est important d’y réfléchir puisque les mathématiques régissent notre monde. Il est possible de dire : deux et deux sont quatre «  ou «  font quatre », ou bien «  = quatre »

Don Juan  déclare, « Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. »

C’est drôle parce que Don Juan, spécialiste de la dissimulation, du mensonge et de la tromperie n’est pas dans l’équivalence quant il parle de mathématiques, mais dans l’affirmation absolue, dans l’existence indiscutable et dans l’entité.

L’affirmation «  deux et deux font quatre » signifierait que le résultat de l’opération change la nature de ses composants.

Reste le 2 et 2 font 4. Assemblage, bricolage.

La question posée à Cédric Villani avait reçu cette réponse.

« Oui, le langage est une question majeure dans l’affaire (Cf. Wittgenstein).Si l’on va au fond des choses, la signification du signe = est délicate; voir les interrogations des logiciens du début du 20e siècle(Russell, Whitehead etc.) Cependant il est parfois préférable de ne pas se faire trop intransigeant. C’est indéniablement vertigineux quand on se pose la question à fond ! »

Faire bonne mine

Posée à un ancien élève de l’École des Mines, la question suscité ces réflexions.

« Un ver de terre monte sur un verre d’eau posé sur une table. Les deux /vɛʁ/ tombent de la table. Ici, ver et verre sont écrits en phonétique. Comment orthographieriez-vous le mot que vous entendez ? »

C’est selon

Le polytechnicien

Un polytechnicien, un normalien et un HEC sont recrutés pour un poste à hautes responsabilités. Tous les entretiens se passent bien et alors que le RH raccompagne le candidat qu’il vient d’évaluer, il lui demande « Au fait, dites-moi combien font 1 + 1 ».  Le polytechnicien répond immédiatement « 1 + 1, vous dites. Nous parlons d’une question élémentaire de mathématiques. 2 dans toutes les bases sauf en base 2 où c’est 10. »  « Bien merci.  Je vous recontacterai après avoir vu les autres candidats. » dit le RH.    

Le normalien

 C’est au tour du normalien. Il sort un calepin avec un stylo. Il commence à expliquer « Considérons un objet, supprimons cet objet, il n’y a plus rien. Soit l’ensemble contenant ce rien. Cet ensemble est un singleton et nous dirons que son cardinal est égal à 1. » La démonstration continue un temps certain et après trois pages écrites sur le calepin, il dit : «  Et donc 1 + 1 = 2 CQFD ». Même réponse de la part du RH, « Bien merci.  Je vous recontacterai après avoir vu les autres candidats. »  

 Le HEC 

C’est alors le tour du HEC. Celui-ci regarde le RH dans les yeux tout en continuant d’avancer. Il regarde alors à droite, à gauche. Voyant une porte, il frappe à la porte et n’ayant pas de réponse, il entre en disant au RH de le suivre. Il fait le tour de la pièce regardant un peu partout puis dit au RH de s’assoir confortablement sur la chaise présente dans la pièce. Il prend une autre chaise et l’approche de celle du RH. Alors en se penchant vers lui, il dit « Ne vous en faites pas. Dites-moi combien vous voulez que cela fasse ! ». 

Nature divine et humaine

Un croyant dira-t-il que le Père, le Fils et de Saint Esprit sont Un, font Un, = Un ? ( On notera que le signe = n’a pas d’égal en italique). Lorsque l’on soutient qu’il y a cinq ou dix pour cent de chômeurs en France, sont-ils des citoyens comme les autres, des chercheurs d’emploi, des demandeurs d’emploi, des assistés, des planqués ? Des gens qui ne re- trouveront jamais d’emploi parce qu’il n’y en a pas assez ?