Famille
24 décembre 2021Réveillon de noël ce soir, fin d’année dans une semaine et repas de famille. Ce sera l’occasion de tester une fois de plus la cohésion familiale. Du côté de l’étymologie, pas grand-chose à préciser à propos du mot famille. Il vient du terme latin familia et désigne en 1337 un « ensemble de personnes vivant sous le même toit. » Il faudrait attendre 1580 pour qu’à cette définition de départ soit ajouté « …et unis par les liens du sang. » Ainsi, les liens du sol, ou du toit, précèdent les liens du sang. On entend souvent parler de « famille politique ». Au point qu’Alain Juppé, sans doute admirateur de Maxime Le Forestier, proposa un jour de nommer son parti politique « La maison bleue ». Il oubliait que la cuisson en politique est plutôt saignante.
Le modèle familial
Pour fonder une famille, comme le diraient certains, il faut une maman et un papa. Laissons de côté la dimension biologique et la famille uni-parentale. Dans la guerre des genres qui sévit actuellement, rappelons modestement que le mot mère a donné aussi bien matrone que Mère Patrie. Que le père est à la fois patriarche et père fouettard. Au « Familles, je vous hais ! » d’André Gide répond le « Familles, je vous ai ! » d’Hervé Bazin. Ambivalence toujours et importance de l’orthographe et des liaisons !
On ne se déteste bien qu’entre proches
Par qui se sent-on le plus trahi ? Par un proche. Le plus exploité ? Par un proche ! À qui peut-on le mieux s’en prendre ? À nos proches ! Difficile de s’engueuler correctement, dans les règles de l’art avec un ou une inconnu, sinon brièvement. C’est frustrant. Il y a bien sûr, pour tenter de pallier cette frustration, le harcèlement scolaire, les réseaux sociaux. Heureusement ! Car où trouver sinon un dérivatif à nos instincts ?
De l’intérêt de la promiscuité familiale
Jean Yanne écrivait « À la campagne, les paysans pratiquent l’inceste pour ne pas abîmer les animaux. » Le roman et le film Padre Padrone montrent la pertinence de cette affirmation. Ceci dit, effectivement, il est souvent plus facile, plus pratique de faire subir nos colères, nos frustrations et nos excès à nos proches. Plus lâche aussi.
Subir ou choisir
Guérir de sa famille, de Juliette Allais propose de prendre conscience de notre place dans la famille. « Au-delà d’un déterminisme hérité et subi, nous pouvons décider de nous appuyer sur notre histoire pour construire, en toute liberté, un avenir qui nous ressemble. » Ce livre, pour Talpa, vaut plus par les questions qu’il nous suggère que par ses démonstrations. À chacun d’y apporter ses réponses pour voir comment digérer au mieux la bûche familiale.
Un peu de lumière
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