Fête d’épeire, des mères et élections de soi

Fête d’épeire, des mères et élections de soi

21 juin 2021 Non Par Paul Rassat

Fête d’épeire

C’était, ce 20 juin, jour d’élections et fête d’épeire. Celle-ci est une grosse araignée qui tisse de grandes toiles pour y prendre un maximum d’électeurs. Il lui arrive aussi de prendre des bâches.

Épeire et poésie

« J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,
Parce qu’on les hait ;
Et que rien n’exauce et que tout châtie
Leur morne souhait… »

écrit Victor Hugo auquel répond Prévert

« Le Pape est mort, un nouveau Pape est appelé à régner.

Araignée ! quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ? »

Les Pères de la nation

C’est au Panthéon que l’on retrouve les Pères (et désormais les Mères) de la nation. Pour entrer au Panthéon, il faut préalablement entrer dans des cases. Certains se sont amusés à y circonscrire Rimbaud. Sans succès.

Le doute

Le taux d’abstention aux dernières élections s’élève de plus en plus. On pourrait même avancer que c’est un succès si ce n’était un recul de la démocratie. C’est que le peuple doute et s’en tient à cette fameuse sagesse populaire «  Dans le doute, abstiens-toi ». Va plutôt prendre l’apéro en terrasse.

Nique ta mère !

Outre que cette expression pleine de promesses est le nom d’un groupe qui a su prospérer avec la notion de révolte, elle constitue une invitation philosophique à retourner aux origines. À se ressourcer, en quelque sorte. Selon Héraclite, il est impossible de se baigner deux fois dans le même fleuve. L’eau passe, nous changeons. «  Nique ta mère »  et mets le bulletin dans l’urne pourrait donc passer pour une invitation à l’éternité.

Assurance d’être soi

Mais au fond, pourquoi aller voter ? «  Au final, voter c’est quoi ? » dirait-on dans les médias. C’est s’assurer qu’on existe et qu’on est bien soi. Notre nom figure bien sur les listes électorales, la vérification de notre carte d’identité nous prouve que nous sommes bien nous. N’est-ce pas l’essentiel ?