Jean-Luc Verna, un artiste qui se foule

Jean-Luc Verna, un artiste qui se foule

20 juin 2021 Non Par Paul Rassat

Jean-Luc Verna s’exprime en histrion…

L’artiste était de passage à Annecy cette semaine, à la rencontre du public au cœur de son exposition. Talpa a déjà consacré un article d’interview à Jean-Luc Verna. Il est intéressant de revenir à la technique et au chemin qu’il emprunte. Une sorte de recyclage de matériau, de sujets revus, retravaillés. Rien de noble ou de prétentieux. Le dessin initial est repris plusieurs fois, entre autres par le transfert du calque. S’effectue une déperdition comparable à celle de la mémoire. Calque, calcaneum, talon…L’étymologie nous renvoie au foulage qui permet d’exprimer la matière. Fouler le papier, le calque, les souvenirs. Savoir que Jean-Luc Verna est aussi danseur, chorégraphe. Fouler le refoulé pour l’exprimer et se défouler, tel est le processus créatif qui aboutit à la création de soi.

À plus d’un titre

Amusons-nous à relever quelques titres d’œuvres exposées à Annecy. Un autre Jésus, Autoportrait à la grosse tête, Le cinéma de l’amour, La rosée reprend ses perles, Gang Bang Léda, Hail Satan , L’oiseau à vapeur et son voile, Ce coq est une dinde….

Voyage dans les transferts de matière et de souvenirs, dans un mouvement permanent qui crée un faisceau de liens. Graphisme, proximité, profondeur, fluidité de l’humour qui côtoie la gravité d’un « Noli me tangere ». Le Christ  ressuscité repousse Marie Madeleine. Que repousse l’artiste ? Que foule-il ? Ça et là quelques insectes dessinés à même les murs nous rappellent la dernière destination. « Memento mori », souviens-toi que tu vas mourir.

L’art du geste et de la geste

Pendant que Jean-Luc Verna  dit son travail et son exposition, ses mains chorégraphient le propos, animent l’espace. On imaginerait presque une présentation purement gestuelle.